1. INTRODUCTION
En Belgique, il existe un statut règlementé d’étudiant-entrepreneur qui permet à un étudiant, suivant certaines conditions et certains plafonds de cotisation à respecter, d’exercer une activité comme indépendant. Cette activité permet au jeune entrepreneur d’avoir un accès au monde du travail et de l’entreprise tout en effectuant ses études.
Or, ce statut n’est pas assez valorisé car peu d’étudiants le connaissent ou ont des peurs vis-à-vis de ce que cela demande. Les universités et hautes écoles abordent le point, mais ne sollicitent pas assez les éventuels intéressés à se lancer dans un projet qui leur tient à cœur.
Ce statut d’étudiant-entrepreneur a plusieurs atouts : dégager du temps pour combiner une activité indépendante avec leurs études mais surtout, de bénéficier d’une série d’avantages, notamment en termes de protection sociale et de réductions d’obstacles sociaux et fiscaux.
Le statut est entré en vigueur à partir du 1er janvier 2017.
Vous êtes étudiant-entrepreneur si :
- Vous avez entre 18 et 25 ans ;
- Vous êtes inscrit dans un établissement reconnu en Belgique ou à l’étranger, pour obtenir un diplôme reconnu en Belgique ;
- Vous suivez des études d’au moins 27 crédits par an ou d’au moins 17 heures de cours par semaine ;
- Vous suivez régulièrement les cours ou vous participez aux examens, sauf si votre université ou école supérieure vous accompagne dans votre projet entrepreneurial ;
- Vous avez une activité professionnelle indépendante ;
- Vous n’êtes pas un conjoint-aidant.
Le statut en quelques chiffres :
Au 4e trimestre 2021, il y avait, au total, 9.127 étudiants-indépendants, ce qui correspond à une hausse de 9,6 % par rapport au 4e trimestre 2020. Depuis 2017, leur nombre n’a pas cessé d’augmenter avec un taux moyen d’accroissement trimestriel qui s’élève à +18,1 %.
Parmi les 9.127 étudiants-indépendants au 4e trimestre 2021, 5.427 sont des hommes et 3.700 des femmes, ce qui correspond à une proportion de 40,5 % de femme.
- POURQUOI CELA TOUCHE LES JEUNES ?
- Des avantages fiscaux : Un statut qui permet de bénéficier d’un avantage fiscal et d’un régime de cotisations sociales avantageux mais aussi des allocations familiales qui peuvent être maintenues.
- De la liberté et de la flexibilité : Belle opportunité pour acquérir de l’expérience professionnelle et se baigner dans le métier que l’on souhaiterait exercer à plus long terme.
- Un banc d’essai : Le « temps » de se tromper, sans être paralysé par la pression de la réussite. Un étudiant bénéficie de la marge nécessaire pour tester, rater et recommencer.
- Une façon de réaliser ses rêves : L’occasion de concrétiser une idée qui tient à cœur et la mettre à l’épreuve. Une chance de s’investir dans ses passions.
- Un impact : créer son entreprise c’est aussi apporter sa pierre à l’édifice du monde de demain. Être acteur, s’engager et contribuer à construire l’avenir.
- La recherche de liberté et d’indépendance : Les jeunes aspirent souvent à être autonomes et à prendre leurs propres décisions. L’entrepreneuriat leur offre la possibilité de créer leur propre entreprise et d’être leur propre patron, ce qui correspond à leur quête de liberté et d’indépendance.
- La créativité et l’innovation : Les jeunes sont généralement dotés d’une grande créativité et d’une capacité d’innovation. L’entrepreneuriat leur permet d’exprimer leur inventivité en développant de nouvelles idées, en résolvant des problèmes et en proposant des solutions novatrices.
- L’impact social et environnemental : Les jeunes d’aujourd’hui sont souvent préoccupés par les questions sociales et environnementales. L’entrepreneuriat social et durable leur offre la possibilité de combiner leurs valeurs personnelles avec leurs projets entrepreneuriaux, en travaillant sur des solutions ayant un impact positif sur la société et la planète comme l’économie circulaire.
- Les opportunités économiques : L’entrepreneuriat peut représenter une voie prometteuse pour les jeunes en termes d’opportunités économiques. En créant leur propre entreprise, ils peuvent développer leur carrière professionnelle, générer des revenus et contribuer à la croissance économique de leur région.
- L’apprentissage et le développement de compétences : L’entrepreneuriat offre aux jeunes la possibilité d’acquérir une variété de compétences précieuses, telles que la gestion d’entreprise, la prise de décision, la gestion des risques, la communication et la résolution de problèmes. Ces compétences sont transférables et bénéfiques pour leur parcours professionnel, quel que soit leur choix de carrière ultérieur.
3. PISTES DE SOLUTIONS
L’école forme les entrepreneurs de demain. Du moins, c’est ce qu’elle devrait faire.
D’une part, l’école doit être capable de fournir un enseignement numérique de qualité en adéquation avec le marché du travail. D’autre part, l’école doit encourager les jeunes à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
Comme l’expliquait déjà la Commission européenne dans le cadre du Traité de Lisbonne, « l’esprit d’entreprise est une compétence à développer dès le plus jeunes âge », surtout lorsqu’on sait qu’il existe « une corrélation positive entre l’esprit d’entreprise et la croissance économique, notamment dans les pays à hauts revenus ». L’intégration des compétences en matière d’entrepreneuriat dans le programme scolaire du primaire et du secondaire reste très accessoire en Belgique francophone, ce qui n’est pas le cas des autres États membres de l’Union européenne. En Pologne, par exemple, les élèves doivent suivre un cours obligatoire de « Notions de base du fonctionnement d’une entreprise ».
À l’image du cours de citoyenneté au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les Jeunes MR suggèrent de mettre en place des cours d’entrepreneuriat, étalés sur plusieurs années et qui s’adaptent au développement de l’enfant. L’objectif est de procéder à un changement radical des mentalités qui permettra aux futurs entrepreneurs de surpasser la peur du risque, de l’inconnu et de l’échec, freins à l’entrepreneuriat endémiques à notre société.
Cela passera aussi par :
- La formation des enseignants à l’entrepreneuriat, sans faire de distinction entre les zones géographiques et les filières.
- Le renforcement de la présence de l’entrepreneuriat à l’école à travers des modules scolaires en instaurant des journées thématiques sur le sujet.
Sources :
https://economie.fgov.be/fr/themes/entreprises/pme-et-independants-en/les-travailleurs-independants/les-etudiants-independants#:~:text=Au%204e%20trimestre%202021%2C%20la%20plupart%20des%20%C3%A9tudiants%2Dind%C3%A9pendants,ans%20(14%2C6%20%25). https://www.inasti.be/fr/que-signifie-exactement-etudiant-independant
