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Les écrans chez les jeunes : une question de santé publique ?

Les écrans captivent l’attention des jeunes comme jamais auparavant. Les jeux vidéo, les réseaux sociaux, les vidéos en ligne et autres divertissements numériques offrent une stimulation constante et immédiate. Même les enfants sont exposés aux écrans dès leur plus jeune âge. Les applications éducatives et les vidéos pour enfants sont souvent présentées comme des moyens efficaces d’enseigner et de divertir les tout-petits. En moyenne, un total de 6 appareils est répertorié au sein d’une famille.[*]

Cette omniprésence des écrans soulève des préoccupations croissantes quant à leurs effets sur la jeunesse moderne. Si les avantages de la technologie sont indéniables, il est essentiel d’examiner de près les conséquences potentielles d’une exposition excessive aux écrans, en particulier chez les plus jeunes. Au-delà de la simple utilisation ludique, les écrans peuvent avoir un impact profond sur le développement cognitif, social et émotionnel des enfants et des adolescents.

Chez les jeunes enfants, l’impact des écrans sur le développement du langage est particulièrement préoccupant. Des études[*] révèlent que chaque heure quotidienne de vidéos prétendument adaptées aux tout-petits entre 8 et 16 mois entraîne un appauvrissement du lexique d’environ 10%. De plus, une exposition prolongée à la télévision  chez les enfants âgés de deux à quatre ans, correspondant à environ deux heures par jour, multiplie par trois les chances de retard de développement du langage. Cette prédisposition à des retards linguistiques est encore plus alarmante lorsque l’exposition commence dès le plus jeune âge, avant un an, même à des doses relativement faibles, augmentant alors le risque jusqu’à six fois. Au même titre que les effets sur le développement du langage, les écrans peuvent également avoir des répercussions significatives sur l’attention des jeunes enfants. Par exemple, un enfant de moins de trois ans regardant quotidiennement une heure de télévision double ses chances de présenter un trouble de l’attention à l’école primaire. De même, pour une consommation identique, un enfant du primaire voit son risque de développer un trouble de l’attention à l’adolescence augmenter de 50%.[*] Ces constatations soulignent l’importance critique de comprendre et de prendre en compte l’impact de l’exposition aux écrans sur le développement cognitif et comportemental des enfants dès leur plus jeune âge.

Au-delà des préoccupations liées à la santé, l’impact des écrans sur la gestion du temps est une problématique majeure. Entre 7 et 9 ans, les enfants passent environ 55 minutes par jour sur les écrans en semaine (hors milieu scolaire) et les 16-18 ans, jusqu’à plus de 5h par jour.[*] Le temps passé devant les écrans représente un temps précieux qui pourrait être consacré à des activités plus enrichissantes, comme  des activités physiques, des interactions sociales en personne, de la lecture ou  d’autres passe-temps créatifs. Cette captation du temps par les écrans peut entraîner une dépendance, ce qui les isole progressivement de la réalité et inhibe leur développement social et fait  augmenter les risques de dépression, d’anxiété.

Quelle est la position de nos politiques face à ce problème de plus en plus présent ?

 La députée Jacqueline Galant (MR) dans, Face à Buxant,a donner son avis sur l’utilisation des téléphones portables dans les écoles.  « Il faut savoir qu’aujourd’hui, en Belgique francophone, il n’y a rien qui existe. Donc ce sont un peu tous les chefs d’établissement qui décident si on interdit ou pas les tablettes, les téléphones. Donc c’est laissé à l’appréciation de chaque directeur. Nous avons décidé de les supprimer. Pourquoi ? J’ai beaucoup lu sur le sujet, notamment en France, où on se rend compte que les bébés, déjà dès le plus jeune âge, sont mis devant les écrans de TV », explique-t-elle.

En France, les smartphones et les tablettes sont interdits jusqu’à l’âge de 15 ans dans tous les lycées. C’est une question de santé publique et de harcèlement. Car à ce niveau, on se rend compte que le harcèlement ne finit plus, vu qu’il commence dans la classe, dans l’école, et puis il ramène à la maison, donc ça n’arrête plus », continue-t-elle

« En tant que députée de la Fédération Wallonie-Bruxelles, j’espère pouvoir porter ce projet-là lors de la prochaine mandature, c’est-à-dire d’interdire déjà dans toutes les écoles maternelles et primaires, jusqu’à la sixième primaire », conclut-elle.

En conclusion, l’omniprésence des écrans dans la vie des jeunes constitue une question de santé publique majeure. Il est impératif de reconnaître et d’adresser les conséquences potentiellement néfastes d’une exposition excessive aux écrans, en particulier chez les enfants et les adolescents. Face à ces défis, il est essentiel que les parents, les éducateurs, les professionnels de la santé et les décideurs politiques collaborent pour promouvoir des stratégies équilibrées d’utilisation des écrans, visant à préserver la santé physique, mentale et émotionnelle des jeunes générations. En encourageant des habitudes d’utilisation saine et en fournissant un soutien approprié, il faut aider les jeunes à tirer le meilleur parti des technologies tout en minimisant les effets néfastes sur leur bien-être global.



Sarah SCIARRABBA
Déléguée santé, premiers secours,
pension et affaires sociales

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