Les gouvernements de nos Régions ont été en première ligne pour gérer de nombreuses crises auxquelles notre plat pays a dû faire face (COVID, inondations, énergie, immigration), nécessitant des dépenses considérables qui ont impacté leur budget. Néanmoins, les Jeunes MR tiennent à attirer l’attention sur le fait que la Belgique se dirige vers une nouvelle crise d’une ampleur sans précédent : celle du logement. Une crise que nos futures majorités devront faire face… Que ce soit dans le marché locatif ou celui de l’accession à la propriété tant privée que publique, l’objectif est le même : pouvoir se loger à un prix abordable. Devenir propriétaire en tant que « jeune » reste une épreuve à surmonter pour les trois Régions. Les Belges éprouvent des difficultés à pouvoir louer des biens de qualité tandis que les locataires sociaux font face à des listes d’attente qui n’en finissent pas. Dans le cadre des négociations gouvernementales, nos représentants politiques devront être attentifs à ces signes de faiblesse qui se profilent déjà au sein du marché immobilier. La politique du logement est couverte de défis à relever, englobant de nombreuses questions sur l’avenir de notre territoire, de notre fiscalité, de notre démographie, de notre épanouissement social, etc.
Une véritable réforme de la fiscalité immobilière doit être intégrée dans le futur pacte de majorité.
Les Jeunes MR ont toujours soutenu que l’acquisition du premier logement des jeunes ménages doit être soutenue par un abaissement progressif des droits d’enregistrement à Bruxelles et en Wallonie, réduisant ainsi les disparités fiscales de nos Régions et s’alignant ainsi au seuil flamand. Au cœur des pourparlers gouvernementaux, les potentiels partenaires politiques (MR – Engagés) seraient prêts à réduire, voire supprimer pour les « primo-acquéreurs », les droits d’enregistrement, ce que notre mouvement de jeunesse accueille favorablement. Sur la table des négociations, nous estimons que les Jeunes MR doivent soutenir certaines propositions du parti de Maxime Prévot. En tant que jeunes libéraux, il est essentiel de soutenir l’étalement du paiement des droits d’enregistrement sur une période de vingt ans. En cas de vente de son habitation et d’un achat d’un nouveau, les droits préalablement payés sur la première seront déduits de ceux dus pour la seconde. Cet allègement fiscal permettra ainsi à chacune et chacun de pouvoir déménager à moindre coût tout en répondant à l’évolution des besoins familiaux et aux opportunités qui s’offrent à eux.
La politique du logement est souvent réduite à la création de nouvelles primes régionales quant au bâti à rénover et à l’évolution législative des droits d’enregistrement. Le développement territorial de nos Régions peut avoir des implications significatives sur l’offre de logement, tant en termes de quantité que de qualité. Nous estimons que des outils urbanistiques bien conçus législativement peuvent atténuer certains effets pervers de la politique de l’offre du logement. Assouplir le cadre réglementaire actuel nous semble une évidence en tant que libéraux. La précédente législature a permis l’adoption d’un nouveau schéma de développement territorial (SDT) s’organisant autour de pôles et de centralités. Ces concepts novateurs orientent la construction des nouveaux logements vers des terrains mieux équipés en termes de services à la population (transports en commun, infrastructures scolaires et sportives, hôpitaux, etc). Quant à la Région de Bruxelles-Capitale, le gouvernement Vervoort a adopté une vision stratégique du Plan régional d’Affection de sol lequel il détermine selon l’îlot ou la parcelle, si ce terrain est constructible ou non et à quelle affection il est dédié. Ce projet est soumis à une enquête publique pour laquelle j’invite les libéraux de Bruxelles à apporter leur réflexion. À la fois en Wallonie et à Bruxelles, nos Régions semblent ignorer les richesses et les spécificités de nos communes, plutôt que suivre simplement l’avis des experts, il est essentiel d’impliquer les exécutifs locaux dans l’élaboration des outils d’aménagement du territoire, une préoccupation exprimée depuis longtemps par de nombreux libéraux de tout âge.
L’acquisition d’un bien immobilier a longtemps été perçue comme un jalon de la stabilité financière et sociale.
Ce modèle est devenu utopiste pour de nombreux jeunes. Les Jeunes MR restent convaincu qu’une approche flexible et équilibrée de la politique du logement répond aux besoins spécifiques de nos jeunes générations. Dans une précédente newsletter, nous avons osé nous ouvrir à de nouvelles perspectives et oser de nouvelles idées pour faire face à la crise du logement qui s’installe peu à peu en Belgique. La location hamster développée dans un précédent article doit être soutenue auprès des Jeunes MR. Pour rappel, ce modèle financier innovant combine les avantages de la location et de l’achat permettant aux primo-acquéreurs de louer un bien neuf avec une option d’achat. Il répond aux besoins actuels des jeunes en proposant une solution l’achat immédiat n’est pas possible. Pendant cinq ans, les paiements des loyers au promoteur immobilier se transforment en véritable épargne convertie en apports financiers. Le prix d’achat du logement occupé reste fixe et les jeunes ont une fenêtre de dix ans pour décider d’opter ou non l’achat du bien . L’option d’achat reste à notre sens, un outil législatif à privilégier dans les prochaines réformes régionales. Il nous paraît crucial de réduire la pression liée à la prise de décision immobilière. Nous devons offrir aux primo-acquéreurs, une période de réflexion plus planifiée et plus flexible quant à l’environnement professionnel et changeant.
Pour conclure, la crise du logement émerge comme un défi majeur que nos gouvernements prochainement formés devront affronter. Les Jeunes MR appellent à une réforme ambitieuse de la fiscalité incluant la réduction et la flexibilité du paiement des droits d’enregistrement pour les primo-acquéreurs. En parallèle, la location-hamster offre une alternative crédible aux besoins des jeunes générations confrontées à des réalités économiques changeantes. La politique du logement ne se limite pas à la création à des avantages fiscaux. Elle doit intégrer à une vision urbanistique plus allégée impliquant davantage les communes quant à la conception des outils d’aménagement du territoire. En soutenant ces mesures, nous pouvons bâtir un avenir où chaque Belge construit réellement sa stabilité personnelle et sociale à travers un logement accessible.
Valentin VIGNERON
Délégué Logement