eeeeeepar tie biais d’ac)vits
TomTom et INRIX, deux références en matière de données de trafic, ont récemment dévoilé leurs analyses annuelles. Le résultat est sans appel : la Belgique figure parmi les mauvais élèves européens, et Bruxelles se hisse tristement en haut des classements de congestion. Décryptage.
Chaque année, TomTom, éditeur néerlandais, publie son indice mondial de trafic. Parmi 63 pays étudiés, la Belgique parvient à positionner 10 villes dans le top 500 des plus congestionnées, dont 4 wallonnes (Liège, Charleroi, Namur et Mons). Ce n’est pas une fierté : à l’exception de Bruges, toutes les villes belges ont vu leurs temps de trajet augmenter en 2024 par rapport à 2023.
Bruxelles, une capitale à l’arrêt.
Dans la capitale, il faut en moyenne 30 minutes et 22 secondes pour parcourir 10 kilomètres, selon TomTom. Le taux de congestion atteint 33 %, ce qui signifie qu’en heure de pointe, il faut ajouter un tiers du temps nécessaire pour effectuer le même trajet.
Imaginez perdre 5 jours complets par an… coincé dans les bouchons. C’est tristement vrai : un navetteur bruxellois perd 118 heures par an dans les embouteillages, soit près de 5 jours complets.
L’analyse de la société américaine INRIX, spécialisée dans les données de mobilité, confirme ces tendances. Sur un classement mondial de plus de 900 villes, Bruxelles décroche une peu enviable 18e place et pointe même au 4e rang des villes européennes les plus embouteillées, juste derrière Londres, Paris et Dublin.
Une mobilité qui régresse.
INRIX propose une donnée parlante : en 2019, un automobiliste quittant le centre de Bruxelles pouvait atteindre Leuven en moins de 30 minutes en heures creuses. Aujourd’hui, ce même conducteur n’atteindra que l’échangeur de Heverlee, bien avant Leuven. En seulement quelques années, la zone de mobilité des 30 minutes n’a cessé de se réduire. Et cette tendance s’est encore aggravée entre 2023 et 2024.
Un paradoxe politique.
Le constat est d’autant plus préoccupant que depuis 2015, le nombre de voitures entrant dans le centre de Bruxelles s’est stabilisé, voire a diminué aux heures de pointe. Les politiques mises en œuvre par la Région bruxelloise visaient à favoriser des alternatives à la voiture, mais les chiffres montrent un effet contraire : les automobilistes semblent avoir déserté la capitale, repoussés par les difficultés croissantes.
En voulant pousser les citoyens à privilégier des autres modes de transport, Bruxelles semble surtout avoir engendré un sentiment de ras-le-bol.
Et maintenant ?
Ce n’est plus simplement une crise de la mobilité, mais une crise de confiance. Les solutions actuelles ont atteint leurs limites. Pour éviter que Bruxelles et les autres villes belges continuent à sombrer dans ces classements, il est temps de repenser totalement notre approche des déplacements urbains.
Pour que nos villes et notre pays “avancent” vraiment, nous devons être audacieux ! La mobilité n’est pas un luxe, c’est un droit. Et il est grand temps de le faire respecter!