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Folklore belge : et les femmes dans tout ça ?

Les tambours résonnent, les gilles chaussent leurs sabots, les géants reprennent la route des villages : la saison des carnavals, des marches et des ducasses est bel et bien lancée. Si cette période réunit les Wallons autour de traditions, elle ravive aussi un débat aussi récurrent que sensible : quelle est la place des femmes dans notre folklore ?

Le folklore belge, notamment dans le sillon entre Sambre et Meuse ou à Binche, reste marqué par des traditions profondément masculines. À ce jour, certaines sociétés excluent encore officiellement ou officieusement les femmes de certains rôles emblématiques, comme celui du gille ou du tamboureur. Pourtant, les temps changent, et la société évolue. Il ne s’agit pourtant pas de renier les racines ou de céder à une forme de réécriture du passé. Mais à l’heure où la Belgique, pays des libertés, célèbre l’égalité comme une valeur fondamentale, peut-on encore justifier l’exclusion des femmes au nom de la tradition ?

Un folklore vivant est un folklore qui s’adapte à la société dans laquelle il est célébré. Et c’est justement cette capacité à évoluer qui  garantit sa pérennité. Cependant, la question ne doit pas être posée en termes de quotas ou de discrimination positive, mais de mérite, d’engagement et de liberté individuelle. Si une femme souhaite porter le costume, battre le tambour ou brandir le sabre, qui sommes-nous pour l’en empêcher, si elle respecte les mêmes règles, les mêmes exigences et le même amour du folklore que les hommes ? C’est sur cette base que certaines sociétés commencent à s’ouvrir.

Le folklore belge est reconnu par l’UNESCO, admiré dans le monde entier, et il est l’un des piliers de l’identité wallonne. Mais il serait dommage qu’il soit perçu, à terme, comme une relique figée, déconnectée de la réalité contemporaine. Encourager une participation ouverte, libre et responsable, c’est offrir un avenir plus large à nos traditions. C’est aussi éviter que des jeunes femmes et hommes se détournent d’un patrimoine qu’ils ne reconnaîtraient plus comme le leur.

En tant que jeunes libéraux, nous croyons que la liberté est un moteur d’innovation, même, et surtout, dans les domaines qui nous tiennent le plus à coeur. La tradition ne doit pas être un prétexte à l’exclusion, mais une source de fierté à partager. Car après tout, le folklore n’appartient pas à un genre, mais à un peuple.


Maylis ROBBEN
Déléguée Culture, Médias & sport

 

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