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Une vie sans peur n’est pas un luxe, c’est un droit

INTRODUCTION

En 2025, encore trop de femmes adaptent leurs horaires, leurs itinéraires ou leurs vêtements, non pas par choix, mais par peur. Peur d’un regard insistant, peur d’une main qui se pose sans permission, peur d’un partenaire qui contrôle tout. Ce n’est ni normal, ni tolérable.

Les violences faites aux femmes ne se limitent pas aux cas extrêmes qui font la une. Elles sont diffuses, constantes, banalisées. Elles existent à l’université, au travail, dans les transports, à la maison. Et elles sont trop souvent passées sous silence.


En tant que Jeunes MR, nous affirmons que la liberté n’existe pas sans sécurité. Ce combat ne concerne pas une gauche idéologique, il concerne toutes celles et ceux qui défendent l’émancipation individuelle et la justice. Il est temps de donner à ce combat la cohérence et la fermeté qu’il mérite.

LES VIOLENCES DEVENUES INVISIBLES

Selon l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, plus d’une femme sur trois en Belgique a été victime de violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Mais au-delà de ces chiffres, des milliers de femmes vivent dans l’angoisse quotidienne de traverser un tunnel mal éclairé, de rentrer seule tard le soir, de signaler un comportement déplacé au travail sans être crue.

Les violences ne sont pas toujours physiques, elles sont verbales, psychologiques, économiques. Ce sont les commentaires sexistes, la pression affective, le contrôle des déplacements ou de l’argent. Ce sont les agressions dans les transports, trop souvent minimisées. Ce sont les “petites humiliations” quotidiennes qui laissent des cicatrices durables. Ce que certaines appellent encore “des incidents isolés” forment en réalité un système de peur et de domination. Un système qui réduit les femmes au silence ou à la prudence. Et qui, parfois, finit par tuer.

LA BELGIQUE, TROP LENTE ?

Des dispositifs existent mais leur efficacité est inégale, leur accès compliqué, et leur coordination trop faible. Les Centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) sont un pas dans la bonne direction, mais ils restent saturés. Les hébergements spécialisés sont insuffisants : en Wallonie, 150 nouvelles places sont prévues d’ici 2026, mais cela reste peu face aux besoins.

Trop souvent, les plaintes ne débouchent sur rien, et les auteurs restent dans l’ombre. Les mesures d’éloignement ne sont pas toujours respectées, et la justice manque de moyens pour réagir vite, de manière cohérente. Pendant ce temps, les victimes sont renvoyées d’un service à l’autre et leur sécurité devient un parcours du combattant.

Pire encore : la récidive des auteurs n’est pas assez prise en compte. Les thérapies de suivi sont rares et l’éventuelle punition arrive trop tard.

AGIR, ENFIN

Trop souvent, les femmes sont contraintes de se battre deux fois : une première fois contre l’agresseur, une seconde contre l’indifférence ou la lenteur des institutions. Ce double traumatisme est insupportable.

Le système judiciaire est engorgé, les CPVS sont saturés, les hébergements manquent, et les plaintes restent sans suite. Il est urgent d’y répondre avec des moyens, mais aussi une logique d’action cohérente. La lutte contre les violences faites aux femmes ne peut plus être fragmentaire : elle doit être intégrée, transversale, continue.

La réalité est que tout repose sur les épaules des victimes. Ce déséquilibre est intenable. Pour prévenir les récidives, il faut s’attaquer aux racines du problème : les auteurs de violences.

C’est pourquoi nous devons soutenir le développement de thérapies de suivi obligatoires pour les auteurs de violences sexuelles et intrafamiliales, en parallèle des sanctions judiciaires. Cela doit devenir la norme car sans prise en charge psychologique sérieuse, le risque de récidive reste élevé et ce sont les victimes qui en paient le prix.

DES PISTES CONCRÈTES DE RÉFORME

Pour améliorer la situation, des solutions sont proposées par le Mouvement Réformateur :

  • Étendre les Centres de Prise en Charge des Violences Sexuelles (CPVS) à toutes les provinces, avec un accès 24h/24, un personnel formé, et un accompagnement global (médical, psychologique, juridique).
  • Imposer un suivi thérapeutique systématique pour les auteurs avec contrôle du risque de récidive.
  • Développer des outils d’alerte immédiate pour les victimes en cas de non-respect des mesures d’éloignement.
  • Augmenter les places d’accueil pour les victimes de violences conjugales et intrafamiliales.
  • Encourager le dépôt de plainte sous X pour protéger les victimes.

 

CONCLUSION

Ce que vivent des milliers de femmes en Belgique n’est pas une succession de drames isolés, et cela doit cesser. Nous refusons que la peur devienne une norme, que la violence reste impunie.  En tant que libéraux, nous voulons plus de moyens, plus de coordination, plus de volonté. Parce qu’aucune femme ne devrait avoir à se battre seule.


Solène LOUVRIER
Déléguée Égalité des chances,
diversité & droit des femmes

 

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