Le 21 juillet dernier, nous avons célébré la naissance officielle de la Belgique. Pour beaucoup, cette date ne suscite que peu d’émotion ou de souvenirs marquants. À l’école, rares sont ceux qui ont appris le pourquoi de cette fête, la richesse de notre histoire nationale, ou les symboles qui nous unissent. Or, si nous voulons construire une société plus juste, plus solidaire et plus ambitieuse, ne devrions-nous pas commencer par nous réconcilier avec notre récit collectif ?
L’enseignement joue un rôle fondamental dans la construction de l’identité des jeunes. Pourtant, notre système éducatif semble hésiter à transmettre une fierté nationale. Comme si toute référence à notre drapeau ou à notre histoire devait être suspectée de nostalgie, voire de nationalisme mal placé. Cette réticence est néanmoins compréhensible : notre passé n’est pas exempt de fautes. L’État belge a connu des pages sombres, en particulier durant la colonisation ou lors de crises internes. Il est primordial de continuer ce travail de mémoire, d’assumer notre passé et d’en tirer les leçons nécessaires pour que plus jamais de pareils évènements ne se produisent.
Ce n’est pas pour autant qu’il faut éviter de parler de notre histoire ou de nos institutions, car ce serait priver les jeunes des outils pour comprendre et aimer leur pays avec lucidité. La fierté nationale que nous devons cultiver n’est pas aveugle. Elle est critique, informée, construite sur des valeurs. Elle ne nie pas les erreurs du passé, mais s’en nourrit pour construire une Belgique plus juste. Elle ne glorifie pas une identité figée, mais encourage le dialogue entre communautés, cultures et générations.
Pour cela, l’école doit jouer pleinement son rôle. En enseignant mieux notre histoire commune. En valorisant nos grands noms, nos avancées sociales, scientifiques ou artistiques. En faisant découvrir nos institutions démocratiques et le sens de nos fêtes. En encourageant des projets citoyens, des visites de lieux de mémoire, des débats sur l’avenir de notre société.
La fierté nationale n’est pas un luxe. C’est un moteur d’engagement. Dans un monde où de plus en plus de jeunes doutent de leur place et de leur avenir, il est vital de leur offrir un récit d’appartenance, d’espoir et de responsabilité. Oui, aimons la Belgique. Mais apprenons à l’aimer à l’école, pour mieux la faire grandir demain.