Zohran Mamdani sera le prochain maire de New York.
Naturalisé américain il y a tout juste dix ans et sans véritable expérience politique préalable, il a remporté l’élection avec 50% des voix, un score inférieur à celui de son prédécesseur Eric Adams, qui dépassait les 60% en 2021… et ce, avec une couverture médiatique bien moindre. Mais Mamdani possède un atout que ni Adams ni son principal adversaire Andrew Cuomo (eux aussi démocrates) ne peuvent revendiquer : un sens aigu du storytelling et une maîtrise redoutable des réseaux sociaux.
Mamdani : un cas à part ?
Il se revendique « démocrate socialiste » et devient ainsi le premier maire ouvertement socialiste (et musulman) de la plus grande ville des États-Unis. Certains y voient déjà une “nouvelle figure inspirante” de la gauche américaine. Pour d’autres, il symbolise surtout une radicalisation identitaire et économique du Parti démocrate.
Son slogan : « Rendre la ville la plus chère du monde abordable ! »
Sur le papier, difficile de s’y opposer. Mais ses propositions relèvent davantage d’un programme populiste de gauche que d’un plan municipal crédible :
- gel généralisé des loyers ;
- épiceries gérées par la Ville ;
- transports quasi gratuits financés par une hausse de taxes.
Des solutions simplistes à des problèmes complexes, et surtout peu compatibles avec le libéralisme, l’innovation et l’initiative privée.
Passer du buzz à la gouvernance
Soyons honnêtes : Mamdani n’est pas l’Obama des années 2020. Sa victoire tient davantage à sa stratégie de communication qu’à un projet économique structuré : vidéos virales, humour, trends et proximité soigneusement mise en scène avec son électorat. Il cumule aujourd’hui des millions d’abonnés, preuve que la politique-spectacle séduit désormais bien au-delà du camp MAGA. Mais est-ce suffisant pour gouverner New York ?
Reconnaissons-le néanmoins : il a remis un Démocrate sur le devant de la scène nationale, ce qui n’était plus arrivé depuis la défaite de Kamala Harris. Il incarne aussi tout ce que Donald Trump déteste, au point d’avoir été qualifié par ce dernier de « communiste ».
La vraie question est donc la suivante : Souhaite-t-on vraiment que la relève démocrate se construise autour d’une figure socialiste, interventionniste et adepte des slogans faciles ?
Le 1er janvier 2026, Zohran Mamdani entrera à l’Hôtel de Ville. Reste à voir si ce nouveau maire saura passer du buzz à la gouvernance et mesurer l’impact concret de politiques qui, jusqu’ici, relèvent davantage du marketing politique que d’un projet réaliste.
