Nous avons choisi d’écrire ce Carton bleu ensemble, parce que ce qui s’est passé cette semaine dépasse un simple débat annulé : cela touche à la place que la jeunesse libérale occupe et doit continuer à occuper dans l’espace démocratique.
Tout était prêt pour un débat à l’ULB : programme, intervenants, format. Deux jours avant, Stéphane apprend que sa présence n’est plus souhaitée. Non pas pour ce qu’il aurait dit, mais par crainte de “réactions” d’une minorité bruyante. On lui propose même d’envoyer “quelqu’un de moins visible”.
Accepter cela, c’était accepter l’idée qu’on peut retirer un intervenant non pour ses idées mais pour l’humeur de quelques-uns.
Nous refusons ce précédent.
Être jeune libéral à Bruxelles ou ailleurs en Fédération Wallonie-Bruxelles, ce n’est déjà pas facile. Les insultes pleuvent vite : “fachos”, “extrême-droite”, “dangereux”. Une absurdité quand on sait pertinemment que la majorité des jeunes MR voteraient en France pour des partis comme Renaissance, Horizons ou Les Républicains. On est loin du fantasme entretenu par certains.
Et plus absurde encore : insulter de “fachos” une organisation de jeunesse qui n’a jamais compté autant de responsables issus de la diversité ethnique ou de genre.
Stéphane, élu à la Régionale bruxelloise, moi au niveau national (comme tant d’autres membres dans nos sections, fédérations et GT) incarnons justement la pluralité du libéralisme belge.
Si nous étions l’organisation que certains décrivent, jamais de tels profils n’en prendraient la tête.
Ce qui s’est passé à l’ULB révèle un malaise : on ne retire pas une voix parce qu’elle serait extrême, mais parce qu’on craint la réaction de quelques individus, de certains médias.
Ce n’est plus organiser un débat. C’est acheter une tranquillité de façade.
Une université devrait être le lieu où l’on confronte, pas celui où l’on censure par précaution. La majorité silencieuse de l’ULB n’est pas hostile aux libéraux. Elle veut débattre, questionner, challenger, pas assister à une version édulcorée du pluralisme.
C’est pourquoi, d’un commun accord avec le Bureau régional bruxellois, appuyé par le Natio, il a été décidé de n’envoyer personne. Pas par dépit, pas par posture : par respect pour l’idée même de débat contradictoire.
Accepter des règles pipées dès le départ, c’est renoncer à ce que nous défendons.
Nous continuerons à porter une parole ouverte, à discuter avant d’insulter, à défendre un espace public où l’on confronte les idées plutôt que de censurer celles qui dérangent.
Nous continuerons à aller partout : dans les cercles, les auditoires, les débats les plus contradictoires. Parce que c’est cela, être libéraux : ouvrir la porte du dialogue même quand d’autres essaient de la fermer.
La démocratie ne s’éteint pas sous les cris de quelques-uns : elle s’éteint le jour où ceux qui devraient parler se taisent.
Et nous, nous ne nous tairons pas.

Cédric De Buf
Président national des Jeunes MR

Stéphane Gurbuz
Président des Jeunes MR Bruxelles & Périphérie