Quel avenir pour nos écoles ?
Dans une interview donnée récemment, La Ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS) est revenue sur l’avenir de notre système scolaire. Elle estime qu’investir dans l’enseignement, c’est investir dans l’avenir de notre société. Ces propos suscitent en moi autant l’enthousiasme que le questionnement.
Notre société actuelle est en pleine mutation : révolution numérique, paupérisation d’une frange importante de la population, évolution des modèles familiaux … Dans ce contexte, il est essentiel d’innover afin de répondre aux problématiques actuelles et futures. L’école peut-elle être la solution face aux défis qui nous attendent ?
Un système scolaire de qualité est la base du bon fonctionnement d’une société et j’ajouterais d’une société démocratique. En 2022, il est devenu impossible de parler de l’enseignement sans parler du Pacte d’Excellence. Au cœur de l’actualité depuis plusieurs mois, il est bel et bien mis en route même s’il ne fait pas l’unanimité auprès des acteurs de l’enseignement. Son objectif est louable et poursuit la volonté de nos institutions ces dernières années : « réduire les inégalités entre les enfants [1]». En effet, le constat n’est pas neuf, le système scolaire francophone est l’un des plus inégalitaires de l’OCDE et le changement passe inévitablement par des décisions politiques.
En 2015, l’ex-ministre de l’enseignement, Joëlle Milquet, annonçait une réforme en profondeur et non une xième « réformette »[2]. Espérons que le processus initié atteigne ses objectifs car, soyons réalistes, il est plus que temps d’investir dans l’enseignement et de revaloriser les enseignants. D’autant que les résultats des enquêtes PISA indiquent une baisse du niveau moyen des élèves mais aussi une grande disparité en fonction de l’origine sociale de ces derniers.
Il est donc essentiel de redonner du sens et de l’importance aux savoirs de base et de développer chez les enfants et les adolescents des compétences utiles pour devenir des citoyens de demain. Redonnons également à nos établissements scolaires plus d’autonomie pour correspondre davantage aux réalités du terrain. Une école doit faire face à des problématiques différentes d’une autre école parfois située de l’autre côté du trottoir.
Toutefois, l’Ecole ne peut fonctionner sans ses enseignants. Avant toute chose, revalorisons-les, revalorisons une profession essentielle. Il n’est pas question dans ces propos de revalorisation salariale mais bien sociétale. Si nous sommes capables de lire, d’écrire ou même de compter c’est parce qu’un enseignant nous l’a appris. Et bien plus encore, à l’heure où Internet est une source inépuisable d’informations le prof est un être humain capable d’accroître des compétences qu’on ne peut pas apprendre derrière un écran. Nos enfants ont besoin de développer leur esprit autrement avec l’aide nécessaire pour le faire.
Au fond, que voulons-nous ? Former des esprits libres, des hommes et des femmes capables de penser. A mon sens, l’école reste le lieu privilégié pour développer ces compétences à conditions de donner à l’école et à ses enseignants les outils pour le faire.
Gageons que les nouvelles mesures mises en place permettent d’atteindre l’objectif visé.
S.G.
[1] http://www.enseignement.be/index.php?page=0&navi=4911
[2] https://www.lesoir.be/81639/article/2017-02-11/le-pacte-dexcellence-la-premiere-urgence-francophone-et-une-chance-historique
