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Bien-être animal : un impératif moral pour une société éclairée

Par Stéphane Gurbuz et Ewan Leto

Depuis des siècles, la relation entre l’homme et les animaux a été un miroir reflétant à la fois notre compassion et notre impact sur le monde naturel qui nous entoure. C’est avec cette conscience aigüe que nous, Ewan et Stéphane, souhaitons aborder la question brûlante du bien-être animal. Bien plus qu’une simple préoccupation, notre engagement en faveur de cette cause repose sur des fondements solides et diversifiés.

1.  Non, la recherche scientifique ne sera pas impactée !

L’avancée de la technologie a permis le développement de méthodes de recherche alternatives, telles que les modèles in vitro, les simulations informatiques et les essais cliniques virtuels. Ces méthodes offrent donc une approche plus éthique et peuvent réduire considérablement le besoin d’expériences sur les animaux.

Si l’on compare la France et la Belgique, on peut remarquer une avancée nette dans le premier pays comparé au deuxième. En effet, en France, il existe une réglementation stricte en matière d’utilisation d’animaux dans la recherche : ce pays a adopté des lois spécifiques pour encadrer l’expérimentation animale, notamment la directive européenne 2010/63/UE sur la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques. Ces lois visent plus précisément à promouvoir les alternatives à l’expérimentation animale et à garantir le bien-être des animaux utilisés.

OR, en Belgique, bien que des efforts aient été faits pour réglementer l’utilisation des animaux dans la recherche, certaines critiques ont été émises concernant le manque d’application rigoureuse (aucunes informations du service public concernant la règle !) de ces réglementations.

2. Oui, les pratiques religieuses seront préservées sans compromettre le bien-être animal

En Belgique, si d’un côté la liberté de religion reste protégée par la loi et est considérée comme un droit fondamental, au nom de la neutralité de l’État, d’un autre côté les pratiques religieuses (y compris les méthodes d’abattage rituel) sont souvent encadrées par des lois et des réglementations spécifiques pour garantir leur pratique dans le respect des normes sanitaires et éthiques, tout en prenant en compte les préoccupations liées au bien-être animal.

En outre, plutôt que d’interdire complètement les méthodes d’abattage rituel, il est plus constructif de chercher des compromis qui respectent à la fois les pratiques religieuses et le bien-être animal. Cela inclut la mise en place de normes plus strictes pour s’assurer que les animaux sont traités de manière humaine pendant le processus d’abattage.

Les normes en matière de bien-être animal dans les pratiques religieuses varient considérablement d’un pays à l’autre, en fonction des réglementations locales, des traditions culturelles et des croyances religieuses spécifiques. Voici quelques exemples de pays où les normes pour le bien-être animal dans les pratiques religieuses sont généralement considérées comme plus strictes qu’en Belgique :

La Suède a interdit l’abattage rituel sans étourdissement préalable en 1937. Cette interdiction vise à garantir que les animaux soient étourdis avant l’abattage pour réduire leur souffrance.

De même, la Norvège a également interdit l’abattage rituel sans étourdissement préalable depuis

1929, avec des exceptions limitées pour répondre aux besoins religieux spécifiques.

La Suisse, quant à elle, impose des règles strictes concernant l’abattage rituel et exige que les animaux soient étourdis avant l’abattage, sauf dans le cas où cela va à l’encontre des convictions religieuses d’un groupe spécifique

3. Oui, les bouchers et les agriculteurs pourront continuer leur travail !

Il est possible de concilier le bien-être animal avec les activités traditionnelles liées à l’élevage et à l’approvisionnement en viande.

Plutôt que d’éliminer complètement les activités des bouchers et des agriculteurs, la défense du bien-être animal doit davantage encourager une transition vers des pratiques agricoles et d’abattage plus respectueuses des animaux : l’adoption de méthodes d’élevage plus humaines, la mise en œuvre de protocoles d’abattage, et la promotion de la gestion durable des exploitations agricoles.

De surcroît, les consommateurs à la recherche de produits issus de pratiques respectueuses envers les animaux jouent également un rôle crucial. C’est pourquoi, en répondant à cette demande croissante, les bouchers et les agriculteurs ont l’opportunité et les raisons favorables de s’adapter et d’évoluer vers des méthodes de production plus éthiques, tout en préservant leurs activités.

Pour se faire, les gouvernements et les organisations doivent promouvoir l’utilisation de labels et de certifications qui attestent du respect du bien-être animal dans les activités agricoles et d’abattage. Cela permettra aux consommateurs de faire des choix éclairés et d’encourager les pratiques respectueuses des animaux.

—> Voici quelques exemples de pays où les labels et les certifications liés au bien-être animal sont généralement plus répandus qu’en Belgique :

Le Royaume-Uni est connu pour ses initiatives de bien-être animal bien développées. Le label RSPCA Assured (anciennement Freedom Food) est l’une des certifications les plus reconnues au Royaume-Uni pour les produits alimentaires d’origine animale. Ce label garantit que les animaux ont été élevés selon des normes élevées de bien-être animal.

Les Pays-Bas ont mis en place le label « Beter Leven » (Meilleure Vie) qui évalue le niveau de bien-être animal dans l’élevage et l’abattage des animaux. Ce label est largement utilisé par les détaillants et les producteurs pour indiquer le niveau de respect du bien-être animal de leurs produits.

En Allemagne, le label « Tierschutz-kontrolliert » (Contrôle du bien-être animal) est utilisé pour certifier les produits d’origine animale élevés dans le respect du bien-être animal. Ce label est géré par des organisations de protection animale.

La Suède est également reconnue pour ses normes élevées en matière de bien-être animal. Le pays a développé le label « KRAV » pour les produits alimentaires, qui garantit des normes de bien-être animal élevées et un mode de production respectueux de l’environnement.

La Suisse a mis en place des labels de qualité pour les produits alimentaires, y compris des labels spécifiques au bien-être animal tels que « Knospe » pour l’agriculture biologique et « Natura Beef » pour la viande de bœuf issue d’animaux élevés dans des conditions de bien-être élevées.

En comparaison, en Belgique, bien que des initiatives locales puissent exister, la présence de labels et de certifications spécifiques au bien-être animal sont malheureusement moins répandues ou moins standardisées à l’échelle nationale. Il est par ailleurs important de noter qu’il est question ici de label “bien-être animal” et non label bio ou bien “Veggie”.

4. Oui, la chasse est compatible avec le bien-être animal, mais la pratique doit être plus encadrée !

La chasse, une pratique ancrée dans notre histoire, suscite depuis toujours des débats passionnés concernant son impact sur le bien-être animal. Si certains considèrent qu’elle est incompatible avec le respect des animaux, nous estimons qu’une chasse raisonnée et encadrée peut contribuer à la préservation de la biodiversité.

En Belgique, la chasse demeure une activité strictement réglementée, avec environ 24.000 chasseurs engagés dans des pratiques responsables et encadrées. La question de la souffrance animale dans toutes ses formes doit être traitée avec sérieux et compassion. Cependant, il est important de reconnaître que la chasse peut également jouer un rôle crucial dans la conservation des écosystèmes et de la faune sauvage. La régulation des populations d’animaux sauvages par la chasse peut, en effet, contribuer à éviter la surpopulation et les conséquences néfastes qui en découlent, comme la propagation de maladies ou la dégradation des habitats naturels. Les chasseurs sont soumis à un ensemble strict de réglementations et d’exigences légales. L’obtention du permis de chasse nécessite une formation complète sur la sécurité, l’éthique de la chasse et les connaissances des espèces locales. Le rôle des chasseurs en tant que gardiens de la nature ne peut être sous-estimé. Ils contribuent activement à la préservation des espèces, à la conservation des habitats et à la promotion de la biodiversité. Beaucoup d’entre eux s’impliquent également dans des projets de restauration écologique et participent à des initiatives de suivi des populations animales.

Il est essentiel de renforcer la régulation de la chasse afin de prévenir certaines dérives et éviter la privatisation excessive des forêts. La sécurité des familles et des riverains doit être la priorité absolue, permettant à tous de se promener en toute quiétude dans ces zones, sans craindre un accident.

5. Le bien-être animal dans la Constitution ?

Pour toutes les raisons citées ci-dessus, nous, Ewan et Stéphane, pensons que le bien-être animal doit être inclus dans la Constitution. Un sondage révèle que 86% des Belges sont favorables à l’inclusion du bien-être animal dans la Constitution belge. La mention du bien-être animal dans la Constitution assurerait leur reconnaissance en tant qu’êtres vivants sensibles, bénéficiant d’une protection légale appropriée, car la Constitution est le droit fondamental primant dans la hiérarchie des normes juridiques belges.

La société est en train de changer profondément sa perception des animaux, faisant de la cause animale une thématique politique et une question sociétale majeure. En conséquence, il est important que notre Constitution reflète cette évolution et soit en phase avec cette prise de conscience croissante. La constitutionnalisation du bien-être animal encouragera les pouvoirs législatif et exécutif dans l’adoption de lois et de politiques pour protéger les animaux !

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