C’est bien connu, le football est un sport qui unit les supporters autant qu’il les divise. Il n’est pas rare de voir certains débordements durant les matchs catégorisés « à risque ». Si ces débordements se traduisent par des incivilités entre les supporters, les arbitres sont aussi pris pour cible. Attaques, injures, menaces… voilà des raisons qui poussent des arbitres, bien que passionnés, à raccrocher le sifflet.
La présence de violence, qu’elle soit manifeste ou insidieuse, verbale ou physique, est devenue courante sur et autour des terrains de football provincial. Ce phénomène tristement habituel expose le sport à un ballet constant d’incidents chaque week-end. Ces démonstrations d’animosité dépourvues de mesure vont au-delà des attentes sportives raisonnables, entraînant des interruptions de matchs et des controverses médiatiques. Chaque année, la presse rapporte des agressions envers les arbitres. Si les violences physiques sont souvent mises en avant, les violences verbales et psychologiques sont tout aussi préoccupantes. Ils font face à des situations de plus en plus tendues, mettant en danger leur intégrité physique et morale.
Parmi les arbitres pris pour cible, un Jeunes MR, Dimitri Legros. Il officie depuis 5 ans et est actif en première et seconde provinciale. Il dit privilégier le dialogue avec les acteurs du monde du football. Il est avant tout un passionné du football et souhaite que le cadre soit toujours bon pour permettre un épanouissement des gens. Lui aussi a été pris pour cible par plusieurs supporters après un match. Ces supporters l’ont suivi, menacé physiquement (lui et des proches aussi présents), et insulté. La cause de ces attaques ? Une décision arbitraire qui n’a pas plu.
Dimitri nous dit : « Notre société est confrontée à des problèmes d’ordre. Toute figure d’autorité aujourd’hui fait office d’exutoire pour certaines personnes. Le rôle de l’arbitre n’est pas simple : il n’est pas là pour être apprécié, mais avant tout pour faire un boulot qui n’attire plus, un véritable sacerdoce. Cependant, avec beaucoup de motivation, une bonne hygiène de vie et un brin de bon sens et de discernement, cela s’avère être une superbe aventure, une véritable école de vie comme dit l’adage. Cette fonction m’a fait grandir en tant que coach, que joueur, mais avant tout en tant que personne. »
Les Jeunes MR souhaitent des sanctions plus sévères envers les auteurs de violences envers les arbitres. Il n’est pas normal qu’un sport prenne des proportions si dangereuses. En tant que supporter, on peut estimer objectivement une décision d’arbitre injuste. Est-ce pour autant qu’il faille devenir violent envers l’arbitre ? En aucun cas ! Il est temps d’agir : sensibiliser les joueurs, les entraîneurs et les supporters à l’importance du rôle essentiel de l’arbitre. La tolérance zéro envers toute forme de violence doit devenir la norme.
Heureusement, tous les supporters de football ne se résument pas à quelques-uns dangereux. Le football reste un sport, une passion pour certains, et cela ne doit pas changer. Le jeu c’est le jeu. Rappelons également que sans arbitre, il n’y a pas de match.
Maylis ROBBEN
Déléguée Culture,
Médias & sport