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La Connectivité à bord des trains sur de mauvais rails

Avez-vous déjà vécu ce moment où vous revenez d’un événement, vous souhaitez partager votre meilleur selfie avec Georges-Louis sur les réseaux, et malheureusement, vous êtes en “Edge”? Pas de chance, vous n’êtes pas dans un tunnel, vous êtes dans le train. Aujourd’hui, nous allons aborder la question de la connectivité dans nos trains.

Une mauvaise couverture réseau ?

La première explication qui vient à l’esprit est une mauvaise couverture réseau dans la zone où l’on se trouve. Selon les études de l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT), les 15 principales lignes ferroviaires (uniquement des IC) ont été testées, et les données révèlent qu’à 97,5 % des cas, un appel réussit et que les réseaux mobiles offrent une vitesse de téléchargement moyenne de 50 Mbps.

Le principe du micro-onde

Si le problème ne vient pas de l’émission, d’où vient-il ? Un wagon est constitué de métal, ce qui crée un effet cage de Faraday, un peu comme votre micro-onde. On pourrait penser que la fenêtre serait suffisante pour laisser passer les ondes. Sur les trains plus anciens, cette théorie s’avère vraie. Malheureusement, plus vous avez la chance d’être dans un train dernier cri, plus cette théorie devient un mythe. Les fenêtres des wagons les plus récents sont conçues avec une fine couche d’argent favorisant une meilleure isolation thermique mais empêchant les ondes de les franchir.

Le Wifi, la bonne solution ?

La SNCB a étudié l’idée du wifi, et Proximus a été choisi pour réaliser une série de tests. Les résultats étaient prometteurs, mais le projet a été vite abandonné. Le coût du déploiement et les difficultés ont anéanti le projet. La composition des trains varie tous les jours en Belgique par rapport à d’autres pays où le wifi est utilisé avec succès, ce qui a posé un premier problème. De plus, en raison du manque de matériel en surplus, il aurait été impossible de sortir plusieurs wagons le temps d’un démontage complet pour installer ce système, selon Gerd De Vos, directeur technique de la SNCB.

Trouver une faille dans la cage de Faraday ?

Étant donné que nos trains sont étanches grâce au principe de la cage de Faraday, il faudrait donc trouver une faille dans celle-ci.

AGC, l’entreprise qui a fabriqué les fenêtres des wagons M6 et M7 (IC à double étage), a travaillé sur une technologie qui permettrait à l’aide d’un laser de traiter les vitres. Ce traitement enlèverait 3 % de la couche d’argent, ce qui permettrait de garder l’isolation et la solidité tout en laissant passer les ondes. Les nouvelles vitres sont bien évidemment traitées, mais le matériel déjà affecté se fera traiter petit à petit durant leur maintenance. Cependant, cette solution ne concerne que les wagons M6 et M7, laissant la problématique inchangée pour les autres wagons.

La vitre serait en fait une (nouvelle) douche froide ?

Selon l’Echo, relayant les propos du directeur technique de la SNCB, les premiers tests de ce traitement au laser ont révélé une augmentation du signal de 10 à 15 %. Ce qui améliorait dès lors l’expérience, mais ne résoudrait pas totalement les problèmes de connexion.

De plus, Infrabel propose aux opérateurs de venir s’installer sur leurs pylônes, en bord de voie. Mais selon un spécialiste, l’angle d’émission des ondes n’est pas optimal et a peu de chances d’arriver jusqu’aux fenêtres des trains.

SNCB et Connectivité, les meilleurs mauvais amis ?

La SNCB reconnaît que la connectivité dans leurs trains est prise en considération mais n’est pas une priorité. Certes, leur priorité doit être le transport des navetteurs en garantissant leur sécurité tout en assurant une bonne qualité de service et une ponctualité adéquate. Cependant, de nombreux navetteurs préfèrent opter pour le train plutôt que la voiture afin de consulter leurs e-mails, travailler, etc. De nombreuses applications sont aujourd’hui basées sur le web, nécessitant une connexion Internet.

La connectivité dans nos trains représente, selon moi, un enjeu majeur pour répondre aux besoins des voyageurs modernes. Bien que des efforts aient été entrepris pour améliorer la situation, des problèmes persistants demeurent. Il est temps de considérer sérieusement l’importance de la connectivité dans l’expérience des voyageurs et d’investir dans des solutions durables pour garantir un voyage agréable et productif pour tous. Après tout, rendre l’utile à l’agréable dans les trains ne serait-il pas un avantage pour notre quotidien ?


Melvyn ULENS

Délégué Mobilité

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