Ce week-end nous votons pour nos représentants au Parlement européen.
L’extrême droite (ECR et ID ensemble) est en passe de devenir le plus grand groupe de tout le parlement…S’ils s’allient avec l’EPP, on peut s’attendre à ce que la droite ultra-conservatrice domine la politique européenne pour un futur proche.
Or, qu’est-ce qui caractérise cette droite ? Une europhobie d’abord, une proximité avec la Russie, la Chine, et beaucoup d’autres autocrates, et, parce que c’est le sujet du groupe de travail environnement, une négation du réchauffement climatique et de ses causes en dépit du bon sens et des preuves scientifiques.
Le Green Deal est un des plans les plus ambitieux qui soit sorti de l’Union européenne depuis la création de l’Euro. Il vise à rendre l’Europe climatiquement neutre d’ici 2050. Cet objectif ambitieux implique de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) à un niveau net de zéro, ce qui signifie que les émissions restantes devront être compensées par des actions d’absorption du carbone, comme la reforestation ou l’utilisation de technologies de capture et de stockage du carbone.
Il est critiquable par énormément d’aspects. Trop cher, trop ambitieux, objectifs irréalisables, trop détaché des réalités du terrain, manque de volonté politique des états membres.
Ce Green Deal a été soutenu au début par beaucoup de partis européens. Ce soutien s’est amenuisé lorsque ce devint une position difficile à tenir.
L’extrême droite a toujours demandé son abolition. L’EPP, pourtant à l’initiative du deal par la présidente de la Commission, a commencé à se faire l’écho des appels d’ECR et d’ID.
Or, un bon nombre de ses aspects devront être renégociés dans ces prochaines années, et il n’est pas dit qu’il survivra à cette législature.
Certains pourront s’en réjouir, mais le Green Deal est à l’image de l’UE : lourd, imparfait, complexe, difficilement compréhensible, mais indispensable.
On a besoin d’un meilleur Green Deal, mais on a besoin d’un Green Deal. On a besoin de réduire nos émissions de carbone. On a besoin de consommer mieux. On a besoin de préserver la biodiversité.
Avec la défaite annoncée du PS et des Verts en Europe, il est primordial qu’ALDE reprenne le flambeau de la cause environnementale. ALDE pourrait promouvoir une version du Green Deal qui combine efficacité environnementale et principes libéraux, en mettant l’accent sur l’innovation, le marché libre, et la participation du secteur privé. Leur engagement pourrait assurer que la politique climatique reste une priorité au sein du Parlement européen, malgré les pressions de la droite conservatrice.
Louis-Suliac RUFFIER D’EPENOUX
Délégué Développement durable, environnement,
agriculture, bien-être animal, ruralité,
énergie & climat