Le dimanche 9 juin dernier était une date clé en Belgique. Les triples élections, européenne, fédérale et régionale ont su faire parler d’elles avec une montée historique des libéraux en Wallonie et à Bruxelles. Tandis que du côté Flamand, c’est le Vlaams Belang qui a su convaincre. Mais pourquoi l’extrême droite plait-elle autant ? Qu’en est-il du côté européen où elle fait également l’unanimité ?
En France, c’est le RN qui a su persuader 31,37% des français avec 30 sièges au niveau européen. De quoi inquiéter une grande partie de la population. La liste de Jordan Bardella a obtenu 2,5 millions de suffrages en plus qu’aux dernières élections européennes en 2019. A la suite de ces faits, le Président de la République française, Emmanuel Macron, a pris la décision de dissoudre l’Assemblée Nationale, laissant une porte ouverte au Gouvernement à l’extrême droite…
L’extrême droite arrive donc en tête de la France, mais aussi de l’Autriche, et elle est bien présente en Italie, en Pologne ou encore aux Pays-Bas. Même la Présidente actuelle de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen ouvre les discussions avec l’extrême droite italienne de Giorgia Meloni.
Selon une estimation c’est plus de 180 élus d’extrême droite qui siégeront au Parlement européen. L’Ukraine redoute donc un affaiblissement de l’UE face à la Russie. Effectivement, il y a une réelle proximité idéologique entre l’extrême droite européenne et Moscou.
La montée de l’extrême droite en Europe soulève de nombreuses questions et inquiétudes parmi les observateurs et les citoyens.
Cette tendance n’est pas un phénomène isolé mais s’inscrit dans un contexte plus large de méfiance envers les institutions traditionnelles et de rejet des politiques établies. En effet, les partis d’extrême droite capitalisent sur un sentiment croissant de frustration économique, de peur de l’immigration, et de désir de souveraineté nationale.
Les mesures d’austérité économiques, la crise des migrants, et plus récemment, la pandémie de COVID-19 ont exacerbé le mécontentement populaire. Des segments importants de la population estiment que les gouvernements en place ne répondent pas adéquatement à leurs préoccupations, qu’elles soient économiques, culturelles ou sociales. Cette situation a facilité l’ascension de figures politiques qui promettent un changement radical et la protection des intérêts nationaux.
Une montée en puissance qui s’accompagne de nombreux risques.
Les politiques prônées par l’extrême droite peuvent mener à une érosion des droits de l’homme, à une restriction des libertés civiles et à une polarisation accrue des sociétés. De plus, la collaboration potentiellement renforcée entre certains de ces partis et des régimes autoritaires, comme celui de la Russie, pourrait perturber l’équilibre géopolitique et la stabilité de l’Union européenne.
À court terme, l’influence croissante de l’extrême droite au sein du Parlement européen pourrait compliquer les processus décisionnels et affaiblir la cohésion de l’UE. À plus long terme, cela pourrait signifier une reconfiguration des alliances politiques et une redéfinition des valeurs fondamentales de l’Union.
Il est crucial pour les citoyens, les institutions européennes et les gouvernements nationaux de rester vigilants et engagés dans un dialogue constructif pour aborder ces défis. La surveillance de l’évolution de la situation dans les semaines et les mois à venir sera déterminante pour anticiper les changements et proposer des réponses politiques appropriées afin de préserver l’unité et les principes démocratiques de l’Europe.
En fin de compte, la montée de l’extrême droite constitue un appel à une réévaluation profonde des politiques économiques et sociales actuelles ainsi qu’à une réflexion sur l’avenir du projet européen.
Il faudra suivre les actualités des semaines prochaines pour en apprendre plus sur l’avenir de notre Union européenne.
Emma LENAERTS
Déléguée – Rédac chef du Débrief