Face à un marché du travail en pleine mutation et à une demande croissante pour des compétences spécifiques, il devient impératif de repenser l’intégration de la formation en alternance dans notre système éducatif. Ce modèle d’apprentissage constitue un levier stratégique pour combler les pénuries de main-d’œuvre et offrir aux jeunes une voie vers une carrière solide et pérenne.
L’alternance, qui combine formation théorique et immersion en entreprise, permet aux jeunes d’acquérir des compétences directement applicables dans le monde professionnel. Il est essentiel de revaloriser cette filière pour qu’elle soit perçue comme une option d’excellence, plutôt qu’un choix par défaut. Un renforcement des liens entre l’éducation et les entreprises avec un focus sur les métiers en pénurie porteurs est crucial pour mieux préparer les étudiants à intégrer le marché du travail.
Pour optimiser l’efficacité de la formation en alternance, il est nécessaire de renforcer les partenariats entre les institutions éducatives et les entreprises. Ces collaborations permettent de mieux aligner les programmes de formation avec les besoins réels du marché. Par ailleurs, la possibilité pour les entreprises, regroupées en fédérations ou en associations sectorielles, de créer des centres de formation en alternance pourrait favoriser une meilleure adéquation entre les compétences enseignées et celles requises par les employeurs.
Les stages en entreprise sont un outil essentiel pour préparer les étudiants à leur future carrière. En généralisant ces stages à travers tous les parcours éducatifs, on offre aux jeunes une opportunité précieuse de se familiariser avec le monde du travail et d’affiner leurs aspirations professionnelles. De plus, le développement du statut d’étudiant entrepreneur permettrait aux jeunes de concilier études et création d’entreprise, dès l’âge de 18 ans, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de carrière.
Les Centres de formation en alternance (CEFA) jouent un rôle clé dans la formation des jeunes, mais leur potentiel est limité par leur lien étroit avec les écoles techniques. Accorder une plus grande autonomie à ces centres permettrait non seulement de mieux répondre aux besoins du marché du travail, mais aussi d’impliquer davantage les entreprises dans leur gestion et leur développement, créant ainsi une dynamique positive pour l’ensemble du secteur.
Une harmonisation des certifications professionnelles, avec la création d’un certificat unique délivré par une entité centralisée, serait également bénéfique pour garantir la reconnaissance des compétences acquises en alternance. Cette simplification permettrait d’assurer une évaluation équitable des compétences, quel que soit le parcours suivi, et faciliterait l’accès des diplômés au marché du travail.
La formation en alternance ne doit plus être vue comme une filière de relégation, mais comme une voie d’excellence essentielle pour répondre aux défis économiques et sociaux de demain. Chez les Jeunes MR, nous sommes convaincus que l’alternance, renforcée et revalorisée, constitue une réponse efficace aux besoins du marché du travail tout en offrant aux jeunes des perspectives professionnelles solides pour leur avenir.
Pierrick DELSTANCHES
Délégué Jeunesse, enseignement,
formation & vie étudiante
