par tie biais d’ac)vités ludiques et d’ac)ons de sensibilisa)on. RTBF. CeJe dernière proposera une émission spé
ciale tournée dans une école par)cipante.
- Un contexte de transition énergétique et budgétaire
La Wallonie est à un tournant décisif de sa politique énergétique, influencée par les objectifs climatiques fixés par l’Union européenne. Le Pacte vert et la directive PEB IV imposent des exigences accrues en matière d’efficacité énergétique et de réduction des émissions de CO2. Dans ce contexte, et face à des contraintes budgétaires croissantes, le gouvernement wallon engage une refonte en profondeur de son système de primes énergie afin d’en garantir la pérennité et l’efficacité.
L’exemple bruxellois : un avertissement pour la Wallonie
Le système des primes Révolution à Bruxelles a connu un dépassement budgétaire majeur en 2024, atteignant 135 millions d’euros, soit près du double des 69 millions initialement prévus. Ce surcoût résulte d’un afflux massif de demandes, amplifié par l’annonce de la suspension des primes en août 2024. Depuis le 1er janvier 2025, le dispositif est en pause en attendant la formation d’un nouveau gouvernement. Cette situation met en lumière la nécessité d’une réforme en Wallonie pour assurer une gestion budgétaire plus maîtrisée et un soutien financier durable.
L’objectif de la réforme wallonne est double :
- S’aligner sur les ambitions européennes en matière de transition énergétique.
- Optimiser l’utilisation des ressources publiques pour garantir un soutien ciblé et efficace aux citoyens.
Un régime transitoire sera mis en place dès le 14 février 2025 afin d’amorcer une évolution progressive vers un cadre définitif, qui entrera en vigueur le 1er octobre 2026.
Une bulle budgétaire qui éclate
L’annonce de la forte réduction des primes énergie en Wallonie pour 2025 a suscité une véritable onde de choc. Cette décision, prise par le gouvernement MR/Les Engagés, résulte d’une explosion du nombre de demandes et d’un budget totalement dépassé. Concrètement, cela se traduit par une diminution moyenne de 60 % des aides pour la rénovation de la toiture, l’isolation des murs et des sols, ainsi que le remplacement des systèmes de chauffage.
La ministre de l’Énergie, Cécile Neven, a justifié cette mesure en expliquant que le volume des demandes était six à sept fois supérieur au budget initialement alloué. Sans changement de politique, la facture aurait pu atteindre 674 millions d’euros à la fin de 2025, un montant insoutenable pour la région.
Une gestion budgétaire sous tension
Depuis la réforme du 1er juillet 2023, le système des primes énergétiques a entraîné une augmentation massive des dépenses publiques, en raison de :
- Une hausse de 40 % des montants attribués en moyenne,
- Un assouplissement des critères d’accès,
- Un plafond de subventionnement pouvant aller jusqu’à 90 % du coût des travaux.
En fin 2024, la Wallonie devait débourser 322 millions d’euros pour couvrir les demandes en cours, et 352 millions supplémentaires auraient été nécessaires en 2025, portant la facture à 674 millions d’euros. Aucun budget additionnel n’avait été prévu.
2. Une réforme indispensable pour un système viable
Face à cette situation critique, la réforme vise à rationaliser l’octroi des aides et à garantir un équilibre budgétaire durable. Il ne s’agit pas de supprimer les primes, mais de les adapter pour qu’elles restent accessibles aux citoyens qui en ont le plus besoin, tout en évitant les dérives financières observées ces dernières années.
Évolution du système des primes
Avant cette date, plusieurs dispositifs distincts coexistaient :
- Primes Habitation (avec audit), pour divers travaux de rénovation,
- Primes toiture et petits travaux (sans audit),
- Primes chauffage et eau chaude (sans audit),
- Prêts à taux zéro (Rénopack), accessibles sous conditions.
Une transition en deux étapes :
- Un régime transitoire dès le 14 février 2025
Un dispositif intermédiaire sera mis en place pour assurer une transition progressive jusqu’au 1er octobre 2026. Ce système prévoit :
- Une réduction des montants : diminution d’environ 60 % des aides et des plafonds d’intervention.
- Une modulation des aides selon les revenus :
- Revenu < 38.300 € (R1 & R2) : plafond d’aide réduit de 90 % à 70 %.
- Revenu intermédiaire (R3 & R4 < 114.400 €) : plafond réduit de 90 % à 50 %.
- Revenu > 114.400 € : exclusion du dispositif (avec déductions de 5.000 € par enfant à charge).
- La suppression de certaines primes :
- Fin des primes pour petits travaux sans audit.
- Suppression anticipée des primes chauffage et eau chaude.
- Suppression des reports de primes pour éviter les optimisations excessives.
- Une simplification du processus : suppression de l’obligation d’audit pour certains travaux de toiture et d’isolation thermique. Impact sur les demandes en cours :
- Avant le 14 février 2025 : traitement sous l’ancien régime.
- Entre le 14 et le 28 février 2025 : maintien des conditions si un acompte de 20 % a été versé et demande introduite via Mon Espace ou formulaire papier.
- Après le 28 février 2025 : application du nouveau régime.
- À partir du 14 février 2025 : un régime transitoire mesuré 3. Un système transitoire est mis en place afin de maintenir un soutien aux citoyens tout en garantissant une gestion maîtrisée des finances publiques.
Maintien des droits pour les demandes en cours
- Les demandes introduites avant la date limite restent valables.
- Un dispositif permet aux ménages ayant déjà entamé des travaux de conserver leur droit aux anciennes primes sous certaines conditions.
Ajustements des Primes Habitation
- Réduction moyenne des montants des primes de 60 %.
- Abaissement des plafonds de financement.
- Suppression de l’audit obligatoire pour certains travaux.
- Plafonnement des revenus éligibles à 114 000 € par ménage, avec des déductions par enfant à charge.
Suppression de certaines primes
- Fin des primes pour les petits travaux sans audit.
- Suppression des primes pour le chauffage et l’eau chaude.
Vers un cadre définitif à partir du 1er octobre 2026
Un nouveau dispositif, plus efficace et durable, entrera en vigueur avec :
- Un ciblage plus précis des aides.
- Une adaptation des montants selon les priorités régionales et européennes.
- Un meilleur suivi des travaux financés.
Depuis le 14 février 2025, les Primes Habitation 2019 et 2023, ainsi que les Primes Toitures, les primes pour petits travaux sans audit et les Primes Chauffage ont pris fin. Elles sont remplacées par les Primes Habitation 2025, applicables jusqu’au 30 septembre 2026 inclus.
Ces aides financières, octroyées par la Wallonie, permettent de financer un audit logement et/ou des travaux visant à améliorer la performance énergétique et la rénovation d’un logement, conformément aux recommandations d’un auditeur agréé.
À noter que l’audit n’est pas obligatoire pour les travaux portant sur la toiture et son isolation.
Ajustements nécessaires avant une réforme plus efficace et soutenable
Trois enjeux majeurs justifient ces changements :
- Un besoin accru de suivi et d’évaluation de l’efficacité des primes.
- La réduction des délais de traitement pour accélérer la mise en œuvre des aides.
- Une soutenabilité budgétaire menacée (près de 674 millions d’euros prévus d’ici fin 2025 sans réforme).
Avec le régime transitoire, la Wallonie prévoit une réduction des dépenses de 56 %, soit 290 millions d’euros d’économies d’ici 2026, tout en maintenant une aide aux citoyens.
4. Quelle place pour les jeunes dans cette réforme ?
Si la refonte des primes énergie est nécessaire, il est crucial qu’elle prenne en compte les jeunes ménages et primo-accédants. Quelques pistes pourraient être envisagées pour mieux les soutenir :
- Des prêts à taux zéro plus accessibles et mieux promus, pour alléger la charge financière de la rénovation.
- Une bonification des aides pour les jeunes propriétaires, afin de les encourager à rénover plutôt qu’à acheter du neuf.
Un accompagnement renforcé pour simplifier les démarches administratives, en informant mieux sur les dispositifs d’aide. 5.Conclusion : une évolution nécessaire pour un soutien durable
La réforme des primes énergie en Wallonie constitue une réponse nécessaire à une situation budgétaire devenue insoutenable. L’explosion du nombre de demandes et l’absence d’un cadre financier robuste ont mis en évidence les limites du système en place, menaçant la viabilité même des aides publiques à la rénovation énergétique. À travers un régime transitoire dès 2025, le gouvernement wallon entend rationaliser ces dispositifs en réduisant les montants alloués, en modulant les aides selon les revenus et en supprimant certaines primes jugées non prioritaires.
Cette réforme, bien que critiquée pour la réduction significative des soutiens financiers, vise avant tout à garantir un équilibre entre ambition environnementale et responsabilité budgétaire. L’objectif est double : continuer à soutenir la transition énergétique en ciblant mieux les bénéficiaires tout en évitant une dérive financière comparable à celle observée à Bruxelles. L’introduction d’un cadre définitif à partir d’octobre 2026 devrait permettre d’affiner davantage cette approche en tenant compte des priorités régionales et des engagements européens.
Toutefois, ces ajustements ne doivent pas freiner l’accessibilité aux aides pour les ménages aux revenus modestes et les jeunes primo-accédants, qui sont souvent les plus vulnérables face aux coûts élevés des rénovations énergétiques. La mise en place de solutions complémentaires, telles que des prêts à taux zéro plus attractifs et un accompagnement administratif renforcé, pourrait permettre de pallier ces difficultés.
En définitive, cette réforme traduit la volonté de la Wallonie d’assurer une transition énergétique durable, tout en maintenant une gestion budgétaire rigoureuse. Son succès dépendra de sa capacité à concilier soutien aux citoyens, efficacité des dispositifs et soutenabilité financière sur le long terme.
Sources :
- https://energie.wallonie.be/fr/13-02-2025-le-gouvernement-wallon-adopte-un-nouveau-regime-de-soutien-temporaire-des-primes-energie.html?IDC=8187&IDD=180950
- https://environnement.brussels/citoyen/services-et-demandes/primes-et-aides-financieres/les-primes-renolution
- https://www.rtbf.be/article/wallonie-les-primes-energie-rabotees-de-60-11503454
- https://www.lesoir.be/657805/article/2025-02-25/renovation-energetique-lopposition-tire-boulets-rouges-sur-la-reforme-des-primes
- https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/wallonie/la-wallonie-reduit-de-60-le-montant-de-ses-primes-a-la-renovation-des-ce-vendredi/10587464.html
- https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/wallonie/le-gouvernement-wallon-face-a-une-facture-de-523-millions-d-euros-liee-aux-aides-energie/10577065.html
- https://www.lesoir.be/654627/article/2025-02-11/limbroglio-autour-des-primes-la-renovation-est-incomprehensible
- https://trends.levif.be/immo/les-primes-pour-la-renovation-des-logements-seront-elles-maintenues-en-wallonie-et-a-bruxelles-en-2025/
- https://www.lecho.be/entreprises/general/suspension-des-primes-renolution-a-bruxelles-quelles-alternatives-pour-vos-travaux-d-entreprise/10559227.html
- https://bx1.be/categories/news/les-primes-renolution-victimes-de-leur-succes-elles-sont-suspendues-a-partir-du-16-aout/?theme=classic
- https://www.lesoir.be/626986/article/2024-10-03/bruxelles-les-primes-renolution-vont-bientot-faire-leur-retour
- https://www.lesoir.be/618592/article/2024-08-28/primes-la-renovation-bruxelles-face-au-rush-david-leisterh-se-veut-rassurant