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Journée mondiale des enseignants : La Ministre Valérie Glatigny répond à vos questions

À l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, la ministre de l’Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny, a répondu à une série de questions sur les grands défis du secteur.

Revaloriser le métier et renforcer le respect des enseignants

Face à la pénurie et au découragement d’une partie du corps enseignant, la ministre mise sur deux leviers : l’amélioration du statut et l’image du métier. « Nous voulons en finir avec les intérims à répétition et donner de la stabilité aux jeunes enseignants », explique-t-elle. Elle insiste aussi sur le respect dû aux professeurs, rappelant que des sanctions renforcées sont désormais prévues en cas d’agressions verbales ou physiques, comme pour d’autres professions d’autorité. Le but étant de garantir la liberté d’expression et la protection des enseignants victimes d’intimidation ou de harcèlement.

Vers des contrats plus stables dès 2027

Dès 2027, les jeunes enseignants formés en quatre ans se verront proposer un contrat à durée indéterminée dès leur entrée en fonction. Cette mesure sera accompagnée par l’instauration d’un système de mentorat entre enseignants chevronnés et débutants, favorisant une immersion progressive dans le métier, avec en parallèle un allègement horaire pour faciliter la préparation des cours et l’accompagnement. La ministre précise bien que cette réforme ne remet pas en cause les droits acquis. Les enseignants déjà nommés ou en attente de nomination ne perdront rien.

Le redoublement : une décision au cas par cas

Interrogée sur le retour du redoublement dans le degré inférieur, la ministre rappelle que cette mesure représente certes un coût élevé, mais qu’il existe également un coût caché à laisser passer des élèves en difficulté, ces derniers étant plus susceptibles d’être découragées dans la suite de leur parcours. Elle défend une approche individualisée : « Le redoublement ne doit pas être une punition mais une seconde chance, accompagnée d’un projet clair construit avec l’élève et ses parents.« 

Revaloriser l’enseignement qualifiant et développer l’alternance

Souvent perçu comme une filière de relégation, l’enseignement qualifiant doit être repensé. La ministre plaide pour une réduction du nombre d’options (actuellement plus de 5 400 ) et un rapprochement avec les secteurs professionnels. L’objectif est de garantir que les diplômes répondent aux besoins du marché de l’emploi en multipliant les expériences d’alternance. « L’idée est de permettre aux jeunes de découvrir le monde professionnel tout en bénéficiant d’un retour pédagogique à l’école », souligne-t-elle.

Intelligence artificielle : un outil, pas une menace

Concernant l’intégration de l’intelligence artificielle, la ministre refuse une approche défensive : « L’IA offre des opportunités fabuleuses, mais il faut apprendre à l’utiliser correctement et développer l’esprit critique des élèves. » Elle reconnaît que la question de la triche inquiète, citant notamment des soupçons d’utilisation d’outils d’IA lors d’un concours en médecine en Flandre. Mais la solution, selon elle, n’est pas de bannir ces technologies. Au contraire, la Fédération a lancé un projet pilote visant à former et équiper les enseignants pour intégrer l’IA dans leurs pratiques pédagogiques.

Un test clé en 4e primaire pour détecter les lacunes

Enfin, la ministre a détaillé le nouveau test organisé au début de la 4e primaire. Elle insiste sur la finalité de l’outil : « Il ne s’agit pas d’un examen ou d’une sanction, mais d’une photographie du niveau de l’élève. » Contrairement au CEB ou à d’autres épreuves certificatives, ce test ne donne lieu à aucune note ni classement. Les résultats sont exprimés en trois catégories simples – acquis, en voie d’acquisition, non acquis – afin de cibler directement les besoins.

Au-delà de l’évaluation individuelle, l’ambition est aussi collective : donner aux enseignants un outil pédagogique clair pour ajuster leurs pratiques, identifier les lacunes récurrentes et améliorer le suivi des élèves. « C’est une étape clé pour éviter que des difficultés non traitées ne s’aggravent et mènent à un décrochage plus tard », explique la ministre.

 Pierrick DELSTANCHES
Délégué Jeunesse, enseignement, formation & vie étudiante

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