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La dette publique : la facture qu’on envoie à notre génération ?

Un fardeau invisible, mais bien réel.

La dette publique est souvent décrite comme une abstraction comptable, une ligne de plus dans un tableau Excel de Bercy ou de la rue de la Loi. Mais pour nous, jeunes citoyens, elle est tout sauf théorique. Elle est le symptôme d’un déséquilibre profond : une société qui vit aujourd’hui à crédit, en reportant le coût de ses choix politiques sur les générations futures. Notre génération.

Au sein des Jeunes MR, nous pensons qu’il est urgent de poser cette question : quelle société voulons-nous léguer à nos enfants, si nous sommes incapables de gérer sainement ce que nous avons aujourd’hui ?


Une spirale qui ne date pas d’hier !

En Belgique, la dette publique frôle aujourd’hui les 110 % du PIB. Certes, les chocs successifs (crise financière, pandémie, crise énergétique) ont justifié des mesures de soutien exceptionnelles. Mais la vérité, c’est que le déficit structurel du pays ne date pas d’hier. Depuis trop longtemps, nos gouvernements empilent les promesses sans se soucier de leur financement. Et les jeunes ? Ils héritent d’une note salée, sans jamais avoir été invités à la table des décisions.

La dette, ce n’est pas neutre.

Certains minimisent encore l’importance de la dette en s’abritant derrière des taux historiquement bas ou des analyses économiques qui suggèrent que « tant que la croissance est supérieure aux taux d’intérêt, tout va bien ». Mais cette rhétorique est dangereusement simpliste.

Car la dette, ce n’est pas qu’un chiffre. C’est :
● Moins de marges de manœuvre pour les générations futures, pour investir dans la transition écologique, l’enseignement, l’innovation ou la sécurité sociale.
● Une dépendance accrue aux marchés financiers, qui peuvent rapidement perdre confiance en un État mal géré.
● Une iniquité générationnelle flagrante : on consomme aujourd’hui des ressources que nous n’avons pas produites, en laissant à d’autres le soin de rembourser demain.

Lorsqu’on peut entendre une certaine gauche s’agiter que tout ne devient pas gratuit,cela prouve le constat actuel. Comment financer un état en promettant une gratuité quasi-totale ? Cherchez l’erreur !


Être jeunes, c’est aussi vouloir un avenir responsable !

Refuser l’endettement incontrôlé, ce n’est pas du cynisme ou de l’austérité dogmatique. C’est du bon sens intergénérationnel. C’est vouloir que l’État, tout comme un ménage, puisse vivre selon ses moyens, investir intelligemment, et préparer l’avenir sans hypothéquer celui des autres.

La responsabilité budgétaire n’est pas une fin en soi, c’est un levier de liberté. Liberté de choisir nos priorités demain, sans être contraints par les intérêts d’une dette colossale. Liberté de ne pas dépendre des caprices des agences de notation. Liberté de pouvoir encore rêver d’un État qui protège, sans asphyxier.

Des réformes, pas des rustines.

Au MR et chez les Jeunes MR, nous plaidons pour un État moderne, agile et efficient, qui ne confond pas dépense publique et efficacité. Nos priorités sont claires : des réformes structurelles pour maîtriser les dépenses, un retour progressif mais ferme à l’équilibre budgétaire, un audit des dépenses publiques et une simplification de l’État.

C’est exactement dans cet esprit que le MR porte déjà un ensemble d’initiatives concrètes. Ramener la Belgique vers l’équilibre budgétaire n’est pas un slogan, mais un objectif politique assumé. La réforme des pensions et de la sécurité sociale fait partie de nos propositions pour garantir leur soutenabilité et éviter qu’elles ne deviennent un fardeau pour les générations futures. L’audit systématique de la dépense publique est également une exigence libérale : chaque euro doit être utile, chaque dépense doit être justifiée. Et la simplification de l’État, en réduisant la complexité institutionnelle et les doublons administratifs, permettrait enfin de consacrer davantage de moyens aux priorités réelles des citoyens.

Assainir les finances, ce n’est pas appauvrir notre pays, c’est lui redonner de la liberté. La liberté de financer demain l’enseignement, l’innovation ou la transition écologique, sans devoir quémander sur les marchés financiers. La liberté de bâtir un État protecteur, mais pas asphyxiant. La liberté de transmettre un avenir solide plutôt qu’une montagne
de dettes.

C’est dans cette cohérence que le MR place son action : défendre la responsabilité budgétaire, non comme une fin en soi, mais comme un outil de justice intergénérationnelle et de prospérité durable. Parce que nous refusons que notre
génération soit sacrifiée par les excès d’hier. Parce que nous voulons être libres de construire demain.

Une question de justice.

Refuser de parler de la dette aujourd’hui, c’est abandonner notre génération à une
injustice silencieuse. Celle de devoir réparer demain les excès de politiques court-termistes.
Notre génération n’est pas naïve. Elle est prête à relever les défis économiques, sociaux et climatiques du siècle. Mais elle exige que les comptes soient justes, que les promesses politiques soient financées, et que la solidarité ne soit pas une excuse pour l’irresponsabilité.


Conclusion

Il est temps de sortir du déni collectif. Oui, la dette publique est une facture. Et oui, c’est à nous, jeunes, qu’on l’adresse en silence. Au sein des Jeunes MR, nous ne l’acceptons pas. Parce que nous croyons en un avenir responsable, durable et équitable. Parce que nous voulons pouvoir faire des choix demain, et non subir ceux d’hier. La dette publique n’est pas qu’un enjeu économique. C’est un test de maturité démocratique. Et notre génération est prête à le relever.

 


Sources :
1. SPF Stratégie et Appui / Bureau fédéral du Pla Données officielles sur la dette publique belge, son évolution et son ratio par rapport au PIB.
○ https://www.plan.be
2. Banque Nationale de Belgique (BNB) Publications trimestrielles et annuelles sur les finances publiques, y
compris les perspectives de dette.https://www.nbb.be
3. Eurostat (Statistiques européennes sur les finances publiques) Comparaison des dettes publiques dans l’UE, classement de la Belgique
parmi les pays à forte dette (>100 % PIB). https://ec.europa.eu/eurostat
4. OCDE – Belgium Economic Survey 2023 Analyse des déficits structurels belges, recommandations en matière de réformes fiscales et budgétaires.htts://www.oecd.org/economy/belgium-economic-snapshot/
5. Institut Destrée / Revue économique de la Belgique francophone
○ Analyses indépendantes sur la soutenabilité budgétaire à long terme.
6. FMI – Fiscal Monitor (2023-2024)Mises en garde sur les risques des dettes souveraines dans un contextepost-COVID et post-inflation. https://www.imf.org/en/Publications/FM
7. Cour des comptes (Belgique)
○ Rapports sur l’efficacité des dépenses publiques, gaspillages, et manque de contrôle sur certaines allocations budgétaires.https://www.cou descomptes.be
8. Générations Futures – Fondation Roi Baudouin
○ Études sur les inégalités générationnelles en Belgique, notamment en matière de fiscalité, dettes et retraites. ○ https://www.kbs frb.be/fr
9. Itinera Institute – “Qui paiera demain ? ○ Réflexions et données sur le coût reporté des politiques actuelles sur les
jeunes générations.  https://www.itinerainstitute.org

 

David CIOPONEA
Délégué Emploi, entrepreneuriat, économie & fiscalité

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