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Vers une vision globale et plus de transparence pour le secteur agricole !

À la fin de chaque mois de juillet, la vie dans le secteur agricole est souvent rythmée par la Foire agricole de Libramont, annulée les 2 années précédentes, elle aura bien lieu cette année. Pour cette occasion, les Jeunes MR sont allés à la rencontre de nos jeunes agriculteurs pour voir quelles sont les problématiques rencontrées dans le secteur et les pistes d’amélioration.

État des lieux du secteur agricole


Aujourd’hui, en Wallonie, seulement 6 % des agriculteurs sont âgés de moins de 35 ans[1]. Les difficultés auxquelles doit faire face cette jeunesse agricole ne permettent pas d’appréhender sereinement le métier d’agriculteur, un métier pourtant essentiel, à la base de notre alimentation.

L’une des difficultés majeures reste l’accès au foncier. La terre est un outil de production important pour les agriculteurs, mais les prix s’envolent et il devient impossible pour un jeune agriculteur de pouvoir se lancer. Cette augmentation de la valeur des terrains est due à deux éléments : la concurrence de plus en plus accrue entre agriculteurs et des acteurs tiers qui investissent dans des terres comme valeur refuge.

Pour avoir accès à des terres, deux options sont possibles : l’achat ou la location. L’achat est inenvisageable pour un jeune en tenant compte des raisons susmentionnées. La location est encadrée par le « bail à ferme[2] ». En moyenne, un agriculteur possède 2/3 de ses terres par un bail à ferme. Ce dispositif a connu une réforme l’année passée avec notamment un bon nombre de bonnes mesures et d’incitants fiscaux envers les jeunes. Mais il reste une série de propriétaires terriens qui ne veulent plus mettre à disposition leurs terres par un bail à ferme sous prétexte qu’ils n’ont plus la main dessus. Ils préfèrent alors passer par des sociétés de gestion pour garder la mainmise sur la location. Dès lors, les prix restent élevés et le jeune qui souhaite se lancer se retrouve une nouvelle fois pénalisé.

Un des autres freins majeurs pour nos jeunes agriculteurs est le déséquilibre entre les maillons se trouvant aux extrémités à savoir la distribution et les agriculteurs. Dernier exemple en date, une chaîne de distribution qui dit défendre les éleveurs locaux vient de signer un contrat d’approvisionnement en lait pour la période de juillet à décembre avec l’Allemagne parce que le lait y est moins cher de quelques centimes par rapport à la Belgique…

Des solutions pour un avenir meilleur


La réforme[3] de la Politique Agricole Commune[4], notamment bien menée par Willy Borsus au niveau wallon, doit être mise en œuvre dès le 1er janvier 2023 et présente des signes d’espoir. Mais les jeunes agriculteurs estiment qu’il y a trop d’effet d’aubaine et qu’il faudrait que ces aides parviennent à ceux qui produisent réellement. Les institutions doivent mettre des balises pour protéger nos agriculteurs. Les pays du Nord ont déjà adopté cette politique. La Belgique pourrait aller dans ce sens, surtout que la France a la même vision. Mais comme pour beaucoup d’autres compétences, l’agriculture fait face à des visions très différentes selon les Régions. En Flandre, la priorité est à un marché ultra-libéralisé, qui facilite le développement de grosses exploitations agricoles tandis que la Wallonie a tendance à plus privilégier le développement de structures familiales qui travaillent dans le respect de l’environnement, des animaux et qui fournissent des produits de meilleure qualité. La Belgique a un poids tout relatif au niveau européen, les entités fédérées en ont encore moins. Les Jeunes MR proposent de refédéraliser cette compétence pour avoir une vision commune à exposer à l’Europe.

Pour l’accès au foncier, la réforme du bail à ferme va dans le bon sens. Pour aller plus loin, nous proposons de mettre en place une structure publique qui encadre les transactions foncières. Cette structure aurait un rôle d’arbitre et pourrait accorder ou non des locations, par exemple en fonction de l’âge de l’agriculteur ou de la surface agricole dont il dispose déjà. Pareille structure existe déjà en France sous le nom de SAFER.

Enfin, les Jeunes MR sont pour plus de transparence dans la chaîne alimentaire, surtout au niveau des étapes de transformation et de distribution. Les agriculteurs ont du mal à boucler leurs fins de mois, certains vendent parfois leur produit à perte alors qu’ils sont vendus à prix d’or dans les supermarchés. L’Observatoire des prix devrait être un moteur pour valoriser nos produits belges de qualité et encourager les jeunes à se lancer dans le secteur agricole.

Tout ceci doit être fait en gardant l’objectif des Jeunes MR en ligne de mire, à savoir, attirer les jeunes vers ce beau métier d’agriculteur, revaloriser ce métier et défendre ce qui caractérise notre agriculture wallonne : une agriculture à taille humaine et familiale !

Les Jeunes MR de la Fédération du Luxembourg.


[1] « Les jeunes agriculteurs en guerre pour leurs marges », Article de presse Le Soir paru le 09/01/20, URL : https://www.lesoir.be

[2] « Entrée en vigueur de la réforme du bail à ferme », Site de Wallonie.be, URL : https://www.wallonie.be

[3] « Avec la nouvelle PAC, le gouvernement wallon veut favoriser les éco-régimes », Article de presse 7sur7 paru le 17/01/22, URL : https://www.7sur7.be

[4] Portail de l’agriculture Wallonne, « Plan stratégique PAC — 2023-2027 », publié le 22/06/22, URL : https://agriculture.wallonie.be

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