Ce dimanche 28 janvier 2024, deux militantes du collectif écologiste « Riposte alimentaire » ont aspergé La Joconde (de Vinci) de soupe au potiron afin de revendiquer l’usage de la résistance civile pour construire une société juste et résiliente. Heureusement, grâce à une vitre placée devant l’oeuvre, cette dernière n’a subi aucun dommage.
Qu’est-ce qui est le plus important ? L’art ou le droit à une alimentation saine et durable ? Cette question pourrait être pertinente si seulement les deux causes (l’art et l’alimentation durable) étaient intimement liées. Jusqu’à preuve du contraire, ni La Joconde, ni de Vinci, ni l’art ne sont responsables du mode d’alimentation de notre société actuelle. Il en va de même pour le patrimoine culturel. Dès lors, pourquoi s’y attaquer pour défendre cette cause écologique ? Sans aucun doute pour attirer l’attention. Mais cette manière de faire peut s’avérer contre-productive dans la mesure où les activistes suscitent plutôt la désapprobation de certaines personnes qui auraient pu adhérer à leur discours plutôt que de les rallier à leur cause.
Réveiller les consciences en réalisant des actions fortes est une chose. Mais faire acte de vandalisme n’a jamais servi une cause. Le public pense qu’il s’agit encore d’un énième acte de vandalisme par les écologistes, sans trop savoir exactement de quoi il s’agit : le fait que La Joconde ait été aspergée de soupe est davantage retenu que la revendication elle-même. Les amateurs d’art, en outre, peuvent ressentir un sentiment d’agacement, d’exaspération, voire même de colère. Le public est d’autant plus scandalisé par les faits que par la cause qui a motivé cette attaque. De plus, rappelons qu’en Europe, les actes écoterroristes ne sont pas reconnus par la loi, c’est pourquoi de tels actes de vandalisme se sont déjà produits et se reproduiront encore.
Ce n’est pas la première fois qu’un acte pareil est réalisé. En effet, en octobre 2022, deux activistes du mouvement « Just Stop Oil » cette fois, ont aspergé avec de la soupe à la tomate le chef-d’œuvre de Van Gogh, Les Tournesols, exposé à la National Gallery de Londres avant de coller leurs mains sur la cimaise. Encore une fois, le seul hic de cette action : elle a suscité la colère du public envers les activistes, et non pas envers les projets pétroliers britanniques particulièrement polluants.
Pour nous, Jeunes MR, il est crucial que l’art soit protégé de tout acte de vandalisme, que ce soit pour attirer l’attention sur n’importe quelle cause ou non. En effet, nous soutenons l’idée que l’art doit être accessible à chacun sans que quiconque soit confronté à des actions nuisibles limitant l’accès à la culture et à l’art. De plus, protéger les œuvres d’art du vandalisme, c’est protéger le patrimoine culturel qu’expriment ces œuvres. Elles jouent un rôle essentiel dans la construction de l’identité de nos sociétés, mais aussi dans la transmission de l’histoire, l’histoire de l’art, des valeurs et de la diversité culturelle. Bien évidemment, en tant que jeunes libéraux, nous soutenons également la liberté d’expression, mais pas au détriment de la détérioration des œuvres majeures de l’histoire de l’art.
Maylis ROBBEN
Déléguée Culture,
Médias & Sport