La Belgique est souvent reconnue comme l’un des pays pionniers en matière de droits LGBTQIA+. Dès 2003, notre pays a figuré parmi les premiers à légaliser le mariage pour tous. Ces avancées majeures ont posé les bases d’une société plus inclusive, mais quelles autres évolutions marquantes ont vu le jour depuis ces dates historiques ? Parmi les mesures les plus récentes, on peut souligner l’interdiction des thérapies de conversion, adoptée en 2023, ainsi que l’élargissement du droit au don de sang pour les personnes homosexuelles, porté par l’ancienne députée fédérale Caroline Taquin. Cependant, en dépit de ces progrès législatifs, il est essentiel de se pencher sur la situation actuelle concernant les violences subies par la communauté LGBTQIA+.
En Belgique, ces violences se manifestent sous différentes formes : verbales, physiques et psychologiques. Même avec des progrès notables sur le plan juridique, les personnes LGBTQIA+ continuent d’être la cible de préjugés et d’insultes au quotidien. Leurs droits sont souvent remis en cause dans l’espace public, y compris sur les réseaux sociaux, où les discours haineux prolifèrent. En 2022, Unia, l’institution fédérale contre la discrimination, a clôturé 137[1] dossiers relatifs à l’orientation sexuelle, dont 57 concernaient des discours de haine. Cela souligne que, malgré les avancées légales, la discrimination persiste sous des formes variées et pernicieuses.
Si les violences verbales restent les plus courantes, les agressions physiques ne sont pas pour autant négligeables et suscitent une grande inquiétude. Toujours en 2022, sur les 54 dossiers d’actes de haine liés à l’orientation sexuelle clôturés par Unia, près de la moitié (44 %) concernaient des violences physiques. Ce chiffre est particulièrement préoccupant car il dépasse largement la proportion d’autres formes de discriminations et constitue le pourcentage le plus élevé observé au cours des cinq dernières années. Cela démontre que la violence physique demeure une réalité persistante pour une partie de la communauté LGBTQIA+.
Le harcèlement est également un phénomène alarmant en Belgique. Selon une enquête menée en 2023 par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), 53 %[2] des personnes LGBTQIA+ en Belgique ont rapporté avoir été harcelées au cours de l’année précédente. Ce chiffre est révélateur de l’ampleur du problème et démontre la nécessité de mesures supplémentaires. Le harcèlement peut prendre de nombreuses formes, qu’il s’agisse d’insultes verbales, de menaces en ligne ou encore de comportements intimidants. Ces données illustrent l’ampleur du chemin qu’il reste à parcourir pour garantir un environnement sûr et respectueux, où chacun, peu importe son orientation sexuelle ou son identité de genre, peut vivre sans crainte.
La Belgique a réalisé des avancées significatives en matière de droits LGBTQIA+, les libéraux ont joué un rôle crucial dans ce progrès. Ils ont notamment soutenu le droit des homosexuels à donner leur sang et sont même favorables à l’abolition de la période d’abstinence imposée. De plus, ils ont appuyé l’interdiction des thérapies de conversion et la loi reconnaissant l’intégrité physique des mineurs intersexes. Enfin, on peut également citer que les libéraux ont soutenu la mise en place du plan d’action fédéral « LGBTQI+ friendly ».
Mais le chemin vers une véritable égalité n’est pas encore totalement accompli. Les réformes législatives, bien que essentielles, ne suffisent pas à éliminer les violences et le harcèlement auxquels la communauté continue d’être confrontée. Les chiffres alarmants rappellent qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour garantir à chacun un cadre de vie sûr, exempt de discriminations. Pourtant, ces défis doivent être perçus comme des opportunités. Ils nous rappellent l’importance de continuer à sensibiliser, éduquer et renforcer les lois pour créer une société où l’inclusion et le respect sont des réalités concrètes. Ensemble, en poursuivant nos efforts, nous avons le pouvoir de transformer ces obstacles en catalyseurs d’un avenir plus égalitaire et bienveillant, où chaque individu, peu importe son orientation ou son identité, peut vivre en toute dignité.
[1] https://www.unia.be/fr/articles/droits-lgbti-2023
[2]https://www.lesoir.be/587370/article/2024-05-14/53-des-personnes-lgbt-ont-ete-harcelees-en-2023-en-belgique
Théo Jacque
Vice-Président national