par tie biais d’ac)vités ludiques et d’ac)ons de sensibilisa)on. RTBF. CeJe dernière proposera une émission spéciale tournée dans une école par)cipante.
Article réalisé avant l’annonce tombée ce vendredi. La Cour Constitutionnelle annule le premier tour de l’élection présidentielle.
Le 24 novembre dernier, stupeur ! Monsieur Georgescu, jusqu’ici inconnu de la politique en Roumanie, est déclaré grand gagnant du premier tour en Roumanie. Imaginez-vous, un pays post communiste qui après une longue histoire dictée par les différents secrétaires de partis de Moscou, ce pays européen a fait le choix d’un candidat anti-système et prorusse ! Certes, la libérale pro-européenne Elena Lasconi est deuxième mais un constat alarmant se pose, comment expliquer que ce pays est sur le point de refaire la même erreur ? Ce pays qui, en 1946, a fait le choix de renoncer à la monarchie pour se tourner vers le communisme fera-t-elle à nouveau ce choix ?
Rappelons quelques éléments !
Tout d’abord, Câlin Georgescu, candidat indépendant (anciennement ailié au parti AUR d’extrême droite), se dit comme « l’homme prêt à réformer la Roumanie ». Un homme méconnu des roumains pour son exil au Canada pendant des années mais proposé en 2012 et 2020 au poste de premier ministre, dans les deux cas sans succès. Un autre élément est à prendre en compte, l’application Tik Tok. Monsieur Georgescu doit toute sa campagne au réseau social chinois. En effet, ce dernier n’étant pas invité aux grands débats politiques, sa présence active sur le réseau social avec des thématiques tenant à coeur des roumaines et roumains à savoir ; la souveraineté, La Défense ou encore la protection de la culture et de la famille traditionnelle. C’est avec ces éléments qu’un candidat indépendant, inconnu même par certains de ses adversaires du premier tour, s’est retrouvé en tête du premier tour des présidentielles. Mais… à qui la faute ? Comme toujours, la faute ne peut être emputée à une seule personne. En effet, le deux principaux partis au pouvoir depuis la révolution de 1989, à savoir le parti national libéral (PNL) et le parti social-démocrate (PSD), se sont retrouvés en 2021 dans un seul et même gouvernement. Comme l’a dit l’ancien président Traian Basescu, « l’élément central de la défaite des partis traditionnels est l’opposition inexistante des suites de l’alliance des deux grands partis de Roumanie ». Apprécié par Moscou pour son souhait d’arrêter toute aide envers l’Ukraine ou encore pour son souhait de quitter l’OTAN, il est vu comme une menace claire pour la démocratie roumaine.
Quelle est l’alternative ?
L’alternative restante de ces élections, est le parti USR (union sauvez la Roumanie, centre droit). Créé en 2015 par de nouvelles personnalités politiques encore inconnues par les roumains, le parti est vite vu comme attrape-tout et les divergences internes se font vite ressentir, notamment sur le sujet du référendum sur la légalisation du mariage pour tous. Actuellement, le parti est vu comme libéral et progressiste. Ce parti prend en galon lors des élections européennes et locales du 09 juin, aboutissant sur des mayorats de grandes villes comme Timișoara avec Dominic Fritz ou encore Bucarest avec Nicusor Dan (fondateur du parti). Ceux-ci se font connaître pendant la campagne présidentielle avec leur présidente, Elena Lasconi, ancienne présentatrice du journal à la chaîne PRO-TV et maire d’une petite ville dans le centre de la Roumanie. Par l’évolution de sa ville à travers des fonds européens (sujet tendu en Roumanie en raison de la lenteur bureaucratique qui fait perdre chaque année à la Roumanie, des sommes astronomiques de fonds européens), celle-ci a montré que oui, il est tout à fait possible d’améliorer une ville et de l’amener aux standards européens.
Quelle est la suite ?
La suite va se faire savoir par les élections législatives de dimanche. D’une manière claire, tout est possible ! Les partis extrémistes d’extrême droite à savoir le parti AUR et SOS pourraient faire une grande percée dans le parlement, rendant difficile une cohabitation avec la libérale Elena Lasconi. À la suite de cela, une alliance a été annoncée entre les parti socialiste (PSD), le parti libéral (PNL), l’union sauvez la Roumanie (USR ; centre droit) ainsi que le parti de la minorité magyare de Roumanie (UDMR). Durant la journée du 04 décembre, le président actuel de la Roumanie, Klaus Iohannis, a ratifié la déclassification de dossiers compromettants du candidat d’extrême droite Câlin Georgescu, certifiant suite à l’enquête du service secret roumain ses fonds de campagne.
En effet, durant la campagne électorale, des mystérieux comptes tik tok affiliés au média russe Sputnik ont été déterminants dans la notoriété du candidat. En définitive, la Roumanie est plus que jamais, coupée en deux. D’une part, ceux qui sont pour une continuité libérale et pro-européenne. D’une autre, un retour vers un futur non-aligné avec un projet de sortie de l’OTAN ainsi que de l’Union Européenne. Comme dans tout pays démocratique, ce sont les roumaines et les roumains, qui auront le dernier mot !